Nos regards
Soleil et parfums ne font pas bon ménage !

> 20 juillet 2017

Soleil et parfums ne font pas bon ménage ! Les réactions de photosensibilisation peuvent être classées en réactions photo-toxiques et en réactions photo-allergiques. Nous nous intéresserons, pour l’heure, aux seules réactions photo-toxiques.

Les réactions de photosensibilisation aux parfums sont bien connues maintenant. Les molécules en cause sont susceptibles de provoquer, suite à une irradiation ultra-violette, des réactions inflammatoires au niveau cutané. Dans les cas les plus sévères, on constatera l’apparition de cloques.

La dermite en breloque se manifeste au niveau du décolleté et est dénommée ainsi car le trajet des gouttes de parfum est « tatoué » sur la peau, faisant apparaître sur celle-ci comme un bijou qui présente la particularité d’être permanent et dont on souhaiterait pourtant bien se débarrasser. Ce type de joaillerie, s’il a inspiré les dermatologues, est moins apprécié des sujets qui en sont victimes.

On pourra, également, ne remarquer que de légères zones d’hyperpigmentation au niveau du cou, par exemple, chez les femmes qui ont l’habitude de se parfumer en plaçant une ou deux gouttes de parfum à cet endroit. L’eau de Cologne, les lotions après-rasage sont connues pour provoquer ce type de réactions. Si l’exposition au soleil est brève et peu intense, l’érythème pourra passer inaperçu ; en revanche, on constatera une hyperpigmentation qui perdurera longtemps. A chacune des expositions solaires suivantes, on observera une re-pigmentation de la zone hyperpigmentée.

En 1971, une étude portant sur 500 femmes montrait que 10% d’entre elles avaient l’habitude de s’exposer au soleil, tout en conservant leur habitude de parfumage. 80% d’entre elles avouaient avoir développé une réaction à type d’érythème du fait de cette habitude. Dans la majorité des cas, cette érythème avait été suivi d’une hyperpigmentation résiduelle (Ippen H., Tesche Susanne, The darker side of smelling good: Ippen, H. u. Tesche, Susanne, Zur Photodermatitis pigmentaria Freund (“Berloque-Dermatitis”, “Eau de Cologne Pigmentierung”), Food and Cosmetics Toxicology, 10, 6, 1972, 885-886).

Les citrons verts très riches en huile essentielle peuvent également jouer des tours. C’est ce que nous rappelle Percy Lehmann qui met en garde les barmans : ne jamais préparer de gin tonic ou autres cocktails agrémentés d’une rondelle de citron vert, en plein soleil ! Sinon, attention aux doigts ! (Percy Lehmann, Sun exposed skin disease, Clinics in Dermatology, 29, 2, 2011, 180-188)

Pour en revenir aux cosmétiques, évitons tous les parfums l’été et, de façon plus générale, tous les cosmétiques parfumés présentés sous forme sprayable (déodorants, laques…). La réaction de photo-sensibilisation aéroportée existe… ne la négligeons pas !

Un merci ensoleillé (et sans parfum) à Eugénie pour ce dessin qui illustre ce Regard !


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