> 28 avril 2022

On connaissait Tante Cécile (la sœur de James Roy) ; on découvre désormais Tante Elise, une charmante parente new-yorkaise, qui offre un splendide bracelet à sa nièce chérie.¹ Un bracelet à pendeloques, représentant des chevaux (chacun ayant une attitude différente) et ayant appartenu à une artiste de cirque réputée, tombée dans la dèche. Quel plus beau cadeau pouvait-on faire à une Alice en plein stage équestre ? Chez M. Roberto, un ancien artiste du cirque Sim, Alice multiplie les acrobaties, avec le talent qu’on lui connaît (son niveau est tout bonnement « exceptionnel », selon son professeur). Au cirque Sim, Alice rencontre Lolita, une petite artiste qui porte autour du cou... la pendeloque qui manquait à son bracelet ! Lolita a un regard si triste qu’Alice décide aussitôt d’en savoir plus sur cette mystérieuse coïncidence !

M. Karl, un Monsieur Loyal tatoué, très déloyal

M. Karl, le M. Loyal du cirque Sim, est un homme ténébreux, au « poignet gauche » recouvert « d’un superbe tatouage bleu et rouge ». « Les cheveux d’un noir d’encre et les yeux brillant d’un éclat dur », M. Karl vitupère après tous les membres de l’équipe d’artistes sur lesquels il règne sans partage. Sa fille adoptive, Lolita, une trapéziste d’exception, se soumet, comme les autres, à son tempérament irascible. Pas très chouette, ce M. Loyal qui détourne l’héritage de sa fille adoptive, après lui avoir fait croire au décès de ses parents. Tututut... il n’en est rien. L’affreux escroc tient la maman de Lolita à distance, prostrée sous l’action des médicaments, croyant dur comme fer que sa fille unique est décédée.

Lolita, une jolie Cendrillon loyale et talentueuse

Arrivée sur scène en carrosse, la jolie Lolita monte dans les cintres, afin d’exécuter un numéro réglé comme du papier à musique. Son fiancé, Pedro, un « clown peinturluré » avec art, est tout yeux pour celle qui a conquis son cœur. M. Karl, qui s’oppose au mariage de Lolita, constitue un obstacle terrible entre les deux jeunes gens.

Alice, une enquêtrice loyale, qui recherche quoi qu’il en coûte !

Alice Roy, cheveux blonds et robe bleue, est une enquêtrice aux multiples talents. Pour enquêter au cirque Sim, le mieux est de s’infiltrer dans le milieu. Heureusement pour Alice, malheureusement pour une écuyère, une chute de cheval se produit et une place se libère... Et voilà Alice qui se retrouve à galoper sur le dos d’un cheval. Ceci n’est, bien sûr, pas du goût de M. Karl, qui connaît parfaitement la réputation de la jeune détective. Afin de se maintenir parmi les artistes, des modifications physiques s’imposent. Et un petit jeu de cache-cache débute entre Bess Taylor, la copine de toujours et Alice Roy. La maquilleuse reçoit pour mission de transformer Alice en Bess, grâce à une bonne teinture capillaire, quelques coups de ciseaux, et quelques coups de blush... « Elle vous éclaircira les cheveux à la camomille et les coupera plus court. Vous n’aurez plus qu’à vous mettre un peu de rouge sur les joues, et je vous assure que M. Karl n’y verra que du feu ! » Une demi-heure chez la maquilleuse (« Celle-ci a tout juste le temps de » la « farder légèrement ») et Alice ressort transformée, ressemblant comme une sœur à sa fidèle copine. Qui dit maquillage, dit aussi démaquillage... Cela Alice le sait bien. Et zut, elle ne possède pas de « crème démaquillante »... Arrêt à la tente-magasin qui constitue, au sein même du campement, une boutique fort bien achalandée. L’occasion pour Alice d’acheter le cosmétique indispensable... mais aussi de se faire piquer son costume de scène par un sinistre individu qui s’obstine à la suivre partout. Et puis, voilà Alice qui suit la piste de cet étrange inconnu. Et la voilà dans un aéroport, avec un bagage cabine bourré d’acide... Passage par la case - infirmerie obligatoire. « Le médecin se met à préparer des compresses. Il les humecte d’un liquide huileux pour tamponner les yeux de la jeune fille. » Si les affaires personnelles d’Alice sont totalement brûlées, ses yeux en revanche ne seront pas touchés ! Ouf, on a eu chaud !

Et un bracelet maquillé comme la pire des coquettes

Le bracelet, offert autrefois à Lolita par sa mère Lola Flanders, est volé à Alice. Il réapparaît dans la boutique d’un vendeur peu regardant. « Quelqu’un a maquillé ce bracelet pour le rendre impossible à identifier. Sa patine n’est pas naturelle... » indique l’expert convoqué. Heureusement, en quelques minutes, le bijoutier restaure le bracelet lui redonnant son éclat d’origine. « Passant derrière son comptoir, il frotte le bijou avec une poudre spéciale, puis le lustre avec une peau de chamois. » La poudre abrasive fait fuir la patine artificielle ; la peau de chamois redonne, quant à elle, son éclat à la parure d’or pur.

Alice écuyère, en bref

Alice ne regarde pas à la dépense. River City, New-York, Londres, Alice Roy saute dans un avion comme d’autres dans un bus. Elle mobilise ses amies, Bess et Marion. Elle fait frémir la bonne Sarah, qui l’a élevée et craint toujours un mauvais coup. Elle mène, par le bout du nez, un fiancé bien complaisant (Ned Nickerson, dans cet opus, est tout de même piqué par le dard de la jalousie, en croyant qu’Alice en pince pour Pedro). Elle mobilise tous les contacts de son célèbre avocat de père, le fameux James Roy. Quel déploiement logistique ! Oui, mais, en fin de compte, Alice, relève tous les défis. Et une fois de plus, elle redonne le sourire à une famille séparée. Lolita retrouvera sa mère et pourra épouser Pedro en toute sérénité !

Bibliographie

¹ Quine C., Alice écuyère, Les classiques de la rose, Hachette jeunesse, 246 pages, 2007

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