Pas de poudre de riz pour la demoiselle qui tient la main du Saint !
Lorsqu’un supposé philanthrope spécialisé dans la réinsertion des repris de justice s’avère être un espion ayant armé une base militaire dont les ogives sont pointées vers Pearl Harbor… on est, il y a de fortes chances, plongé en pleine lecture des aventures du Saint !1 Et ça ne loupe pas ! Noah S. Banson est bien ce prétendu philanthrope et Simon Templar, qui s’intéresse à son cas, est le vrai philanthrope, qui passe son temps à sauver individus et patrie !
Simon va jouer, ici, les anges gardiens de la jolie Rusty et sauver sa patrie de la folie furieuse de Banson ! Le tout en parfaite décontraction !
Le héros bronzé
Oui, on le sait. Mais on le redit, tout de même, en direction de celles et ceux qui ne connaissent pas encore le beau héros musclé et… bronzé. Oui son « mâle visage bronzé » nous est décrit, bien souvent, dans chaque opus. Et ici, le « visage bronzé » est évoqué 7 fois assorti ou non de l’adjectif « mâle » (cet adjectif est employé à 2 reprises). Avec une fois la mention à un « teint bronzé » ! Et aussi des mains « bronzées », forcément !
Et les yeux bleus couleur « saphir » de Simon, « grand, élégant, racé » sont également signalés au lecteur.
La brute dévouée
Hoppy Uniatz est le gorille de Simon Templar. Un garde du corps qui ressemble à un « singe », du fait de sa corpulence et de sa pilosité !
Un homme au gosier toujours sec qui passe, de ce fait, son temps à boire des alcools forts !
Un homme qui, comme son patron, n’hésite pas, parfois, à se grimer pour réaliser une filature top secret… Dans ce cas-là, Hoppy use d’une « fausse barbe » et de produits de maquillage pour épaissir « ses sourcils » et rougir « son teint » !
Les protégés de Banson, un lourd passé
Il y a George Kane, un homme âgé de 34 ans, surnommé « l’Equarisseur », qui sert de chauffeur à Banson.
Il y a aussi Cassius, le majordome stylé, aux « cheveux trop lustrés », qui n’est autre qu’un ancien gangster au lourd passé.
La secrétaire de Banson, pas cosmétiquée
La jeune Rusty Scott est embauchée par Banson, qui connaît bien le père de la jeune fille, un archéologue qui a travaillé pour lui, avant de disparaître subitement !
La jeune fille de 22 ans est une charmante demoiselle aux cheveux roux ardents (des « cheveux d’or roux ») et aux yeux bleus.
Une jeune fille naturelle, pas sophistiquée, qui, dès le matin, apparait le visage lisse, détendu, impeccable. Un teint qui interroge Simon Templar : « Puis-je vous demander, mademoiselle, quelle marque de poudre vous employez pour être aussi parfaite le matin que le soir ? » Désolée, cher Simon, mais ce n’est pas Rusty qui vous dévoilera les routines beauté des jeunes filles des années 1950… puisqu’elle n’utilise aucun produit de maquillage. « Détrompez-vous, monsieur Templar, ce teint est naturel. »
Un teint naturel que Simon compte bien entretenir à sa manière, en proposant à sa jeune protégée un cocktail à sa façon : « un tiers d’ananas, un tiers de pamplemousse, un tiers de tomate ; avec un rien de citron, un soupçon d’angustura », le tout mélangé « avec une cuiller de vermeil… »
Le serpent corail de Banson
Celui-ci permet à Banson de préparer un poison violent, à partir du venin de l’animal. Un poison qui, trempé dans la plume d’un stylo trafiqué par un habile horloger, permet de semer la mort sur son passage.
Et du savon
Afin de se prémunir de l’arrivée d’invités surprises, Simon Templar réclame à Hoppy un morceau de savon. « Va me chercher du savon, dit-il » ! Etrange idée que de se laver les mains dans une entrée se dit Hoppy (« Vous allez pas vous laver les mains ici, patron ? s’étonna le colosse. ») Non, effectivement, ce savon ne va pas être utilisé pour son caractère détergent, mais bien plutôt pour son caractère glissant. Simon se met, en effet, à « quatre pattes », afin de savonner le dallage de manière abondante. Le visage de Hoppy s’illumine… ça y est il a compris : « Y a de quoi faire une drôle de glissade » !
Mais comme Hoppy a une cervelle de moineau… il n’y a pas à attendre longtemps avant de le voir s’étaler, suite à une belle glissade dans l’entrée. « Il serait sage de laver le dallage, Hoppy »… est la seule réflexion que cela suscite à Simon fataliste !
Et une bonne douche
Une enquête qui mène Simon à Honolulu. Et lui vaut une bonne « douche », en arrivant à l’hôtel. Une vraie ! Une bonne !
Le Saint condamne sans appel, en bref
Un opus où les morts s’enchainent et où la folie de Banson se déchaine. Heureusement, le Saint est là qui réussit à confier aux bons soins de la police l’espion près à livrer le destin de son pays au plus offrant. Une aventure bien sympathique pour Simon, qui délivre une jeune fille des griffes de Banson et bénéficie de ses doux baisers. Une histoire sans l’ombre d’un nuage… de poudre de riz. Bref, beau fixe pour le séducteur au visage bronzé !
Bibliographie
1 Charteris L., Le Saint condamne sans appel, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1955, 189 pages

