> 12 mars 2023

Vadim, l’ombre grise

Vadim Baranov « avait un visage banal, peut-être un peu enfantin, le teint pâle, les cheveux noirs, très raides, et une coiffure de premier communiant. »¹

Ksenia, « une fille sublime »

Vadim fait sa connaissance dans « une de ces soirées où, à partir d’un certain moment, » la moitié des invités sont « dans les salles de bains » pour y faire… enfin vous voyez bien… pas un brin de toilette, en tout cas… Ksenia « n’avait pas le moindre défaut, pas le moindre grain de beauté qui dérangeât la symétrie parfaite de ses traits, si ce n’est l’expression de ses yeux d’où provenait une lumière presque violette. » C’est « une créature parfaite, présence sidérale. » qui sait mettre en valeur son bronzage… « Légèrement bronzée, elle portait une tunique de lin blanc qui lui laissait les genoux découverts. » Les années ne paraissent pas avoir de prise sur elle… « Elle n’avait rien perdu de sa splendeur, qui apparaissait, au contraire, exaltée par le passage du temps. »

Au hasard des pages…

On rencontre ainsi Boris Berezovsky, « le propriétaire de l’ORT ». « Il était petit, gras, myope, constamment agité par quelque idée ou occupé à rire ou à faire rire. » ou bien « un chef de service du ministère des Postes. », « un blond pâle aux traits décolorés, portant un costume en acrylique beige », avec « une mine d’employé, veinée d’une imperceptible pointe de sarcasme. », « une vieille dame élégante » et « deux jeunes filles décoratives »… Il y aussi Alexandre Zaldostanov, « un colosse de presque deux mètres, […] doté d’une crinière fournie qui lui descendait sur les épaules. ». « En apparence, un motard comme les autres »… en réalité un « chirurgien esthétique », « diplômé du troisième institut médical de Moscou ».

Et une odeur très russe qui flotte ici ou là…

... « un parfum de thé provenant du samovar toujours allumé ».

Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour son illustration du jour.

Bibliographie

¹ da Empoli G., Le mage du Kremlin, Gallimard, 2022, 280 pages