> 03 février 2022
Dans sa chanson Marche à l’ombre,1 Renaud, accoudé au comptoir d’un petit bar, voit passer des individus divers et variés qui ne lui disent rien qui vaille. Les uns, après les autres, chacun est étudié/scruté/critiqué/éjecté de la zone de confort du chanteur.
Il y a d’abord le hippie parfumé au patchouli, les cheveux teints au henné, le guide du routard dépassant de la poche. Le genre doux rêveur !
Il y a ensuite une bourgeoise « blondasse » (cheveux teints ou naturels, la précision n’est pas donnée), « maquillée comme un carré d’as », portant des collants motifs léopard (bizarre pour une bourgeoise) et parfumée avec le sublime parfum de Guerlain, Shalimar.2 Sous le Shalimar, on détecte une pointe de monoï, provenant peut-être du gel nettoyant utilisée sous la douche le matin. Le genre énervante à souhait !
Il y a encore un petit « Rocky », à l’allure de Marlon Brando (jeune sans doute !), les yeux cachés derrière des lunettes noires (des Raybanes évidemment !). Le genre à ne pas trop énerver.
puis un punk (moche !), le genre à se mettre sous la douche tout habillé !
et un intello en loden, le Nouvel Obs sous le bras, le genre à se prendre la tête !
Dans le bar de Mister Renaud, il y a un trafic dense autour du comptoir. Chacun y va de son odeur corporelle, typiquement personnelle, plus ou moins masquée par un relent, plus ou moins franc, de cosmétiques divers et variés. Tout ça tourne un peu sur le cœur de Renaud qui, toujours accoudé au zinc, ne demandait rien à personne. Stop, trop de mélanges olfactifs : « casse-toi, tu pues, et marche à l'ombre ! » Et, dorénavant, n’oublie ni le savonnage du matin, ni l’anti-transpirant du soir, ni le déodorant de dernière minute, ni la pulvérisation de parfum !
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour se lancer aujourd'hui dans l'illustration des Regards en chanson !
1 https://www.paroles.net/renaud/paroles-marche-a-l-ombre
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