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Maquillage naturel versus maquillage sophistiqué, c’est Francine qui remporte la manche !

> 10 juin 2021

Maquillage naturel versus maquillage sophistiqué, c’est Francine qui remporte la manche !

Lorsque Francine Garel fait une promesse,1 elle la tient... même si, pour cela, elle est obligée de mener l’enquête et de déranger des personnes peu habituées à être mises sur la sellette. Dans l’ambulance qui transporte M. Bertaut, le PDG de la Société Régionale d’Entreprises, de son domicile à la clinique, Francine recueille les dernières volontés d’un homme qui a, visiblement, tout écrasé sur son passage pour être le premier dans son domaine, la construction. Un vieil ami d’enfance, acculé à la ruine, un vieil ami, qui se laisse mourir par sa faute... avant de décéder M. Bertaut a des remords et voudrait réparer... Heureusement Francine est là qui veille au grain !

Francine, une coiffure impeccable et un maquillage discret

La jeune infirmière Francine possède de belles boucles brunes (pas de coloration capillaire - la teinte est naturelle !). Lorsqu’elle sort au restaurant avec l’interne Jérôme Magnin, sa mise en beauté est express. « Le mardi matin, elle se lava les cheveux, qu’elle avait abondants et soyeux, et les laissa retomber sur ses épaules. Avant de sortir, elle se farda légèrement les paupières - très légèrement, pour ne pas ressembler à Mme Bertaut ! » Une beauté naturelle, un charme certain...

Mme Bertaut, une veuve trop joyeuse

Mme Bertaut est une femme « très blonde et visiblement décolorée ». « Très maquillée, élégante », elle semble prendre son veuvage du bon côté. Une ère de liberté s’ouvre devant elle. De là à être mal fagotée, en tenue de deuil, il y a des limites que ne doit pas franchir son couturier. Il convient de conserver une apparence juvénile si l’on veut retrouver l’âme sœur rapidement. Francine n’apprécie guère le « visage fardé » « à outrance » et les « cheveux oxygénés » (bien « trop blonds ») de cette veuve joyeuse. Celle-ci méprise visiblement la petite infirmière qui se mêle de ce qui ne la regarde pas.

Gérard Bertaut, un fils aimant, mais hurluberlu

« Barbu, le teint hâlé, les cheveux en désordre », Gérard est l’artiste de la famille. Pinceaux en main ou guitare sous les doigts, Gérard se laisse vivre, profitant de l’opulence, chèrement gagnée par un père et un beau-frère qui font des affaires pas forcément toujours très honnêtes. Les cheveux longs, histoire de détonner avec son milieu bourgeois, Gérard sera l’allié de Francine, durant toute cette ténébreuse affaire. Dès que l’on peut faire enrager le beau-frère, on ne se prive pas !

Le gendre Bertaud, un requin aux dents longues

« Epaules étroites », « expression dure », le gendre Bertaut attend Francine de pied ferme !

La promesse de Francine, en bref

Dans cet opus, Suzanne Pairault entraîne ses lecteurs dans une enquête qui les mène plus souvent à l’extérieur de la clinique qu’à l’intérieur. Milieu bourgeois versus milieu modeste. Maquillage outrancier versus maquillage discret. En 1979, les jeunes filles simples ont des routines beauté simples. Un shampooing pour magnifier la chevelure, un fard à paupière pour illuminer le regard... pour le reste on comptera à 100 % sur Dame Nature.

Bibliographie

1 Pairault S., La promesse de Francine, Jeunes filles en blanc, bibliothèque verte, Hachette, 1982, 149 pages

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