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Mais qui se cache donc sous l’apparence de Belphégor pour perpétrer ses sinistres forfaits ?

> 25 juillet 2020

Mais qui se cache donc sous l’apparence de Belphégor pour perpétrer ses sinistres forfaits ?

Belphégor, c’est le diable en personne,1 mais c’est aussi un roman d’Arthur Bernède,2 paru en feuilleton, en 1927, dans Le Petit Parisien et dont sera tirée une série TV en quatre épisodes, presque quarante ans plus tard.3

Pour vous inciter à lire ou relire Belphégor, nous nous proposons de vous présenter les principaux personnages… Puis calez-vous dans un bon fauteuil et préparez-vous à faire de la chair de poule… ou pas…

Jacques Bellegarde, le séduisant reporter

Brillant journaliste au Petit Parisien, il va s’intéresser rapidement au « mystère du Louvre ». Période difficile pour lui sur un plan sentimental, puisqu’il est en train de se séparer de sa maîtresse pourtant encore très amoureuse…

Simone, une maîtresse vénéneuse

Melle Simone Desroches est « une jeune femme d’une remarquable beauté ». Elle possède des « épaules de marbre » et des « bras magnifiques ». Véritable « déesse mondaine », Simone écrit des vers dont elle inflige la lecture interminable à ses hôtes… Ses hôtes, d’ailleurs, on ne sait jamais trop bien s’ils sont « subjugués par sa beauté » ou plus simplement (et surtout plus prosaïquement !) « attirés par l’appât de sa fortune »… il semblerait bien que l’on ait, en revanche, une réponse claire concernant l’appréciation de la qualité de sa production poétique… L’angoisse la gagnant, dans certaine circonstance, la belle Simone peut sembler au lecteur « pâle, les yeux cernés, le visage douloureux. » Sa beauté est alors « troublante et morbide »…

Colette, la jeune et jolie héroïne

Elle apparaît, la première fois, à Bellegarde, au restaurant Les glycines, comme « une délicieuse jeune fille dont […] la blondeur dorée […] en faisait le type de la vraie Parisienne ». Lectrice, tu es prévenue, si tu n’es pas blond vénitien, tu es sûrement plouc… La « charmante Colette » a de « jolies dents », visibles quand elle mange « de belles crevettes roses. » Ses joues, d’ailleurs, vont rapidement prendre systématiquement la couleur des crevettes quand on évoquera Bellegarde en sa présence. Dans la vie, elle remplit les fonctions de secrétaire, « ou plus exactement de collaboratrice » de son père.

Chantecoq, le « roi des détectives »…

… et aussi et surtout le père de Colette ! Il est d’abord présenté au lecteur comme un « homme d’un certain âge […], à la barbe et aux cheveux grisonnants ». En réalité, comme tout détective qui se respecte, il est capable de modifier son apparence à volonté et quand il a ôté « barbe postiche et perruque », on a sous les yeux « un homme de quarante-cinq ans, aux traits énergiques frappés en médaille, au menton volontaire et aux yeux étincelants d’audace. » Un véritable héros de la Première Guerre mondiale. Légion d’honneur et croix de guerre !

Ménardier, un inspecteur d’excellence

Où il y a crime, il y a la police. Ménardier, l’un des « meilleurs inspecteurs » de Paris, est âgé « d’une quarantaine d’années ». Il taille sa « moustache à l’américaine » et ses yeux sont perçants… cela va de soi…

Marie-Jeanne, la fidèle domestique

Comme il se doit, elle arbore un « teint de pivoine », mais peut apparaître « aussi blanche qu’une pleine lune d’hiver », quand elle est effrayée… Fais attention, lecteur, de ne pas pâlir autant de peur… Pour reprendre tes esprits, tu pourras assister à la dislocation « d’une caisse à savons » sous l’effet du poids de la bonne…

Lüchner, un bossu inquiétant

Il rôde un peu partout dans le roman, avec son regard de travers et « ses lèvres minces et décolorées »… Sois terrifié, lecteur !

L’homme (sans nom !) à la salopette

Outre sa salopette qu’il semble ne devoir jamais quitter, cet homme, qui sert le plus souvent de chauffeur, offre « un visage barré d’une noire moustache ». Est-elle le reflet de son âme ?

Une baronne d’opérette, Mme Papillon

Un peu fantasque et rapidement tétanisée par la situation, Mme Papillon est douée pour poser un maquillage « qui mettait une légère patte d’oie au coin de ses paupières, accentuant le pli de sa bouche et donnant à son teint une pâleur de fatigue et de souffrance. » Etonnant donc l’effet du maquillage chez la baronne ! Une fois démaquillée, elle se débarrasse de sa perruque blonde et apparaissent alors ses cheveux courts et bruns ! Complètement trafiquée, cette baronne ! Lecteur tu devrais peut-être (ou pas ?) t’intéresser à elle…

Nous ne vous dévoilerons bien sûr pas qui se cache sous le suaire de Belphégor et a conçu cette macabre mise en scène pour perpétrer ses sinistres forfaits… A vous de découvrir… ou pas…

Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien pour cette illustration... qui fait peur !

Bibliographie

1 Guitard EH. Rapports de la musique et de la pharmacie. Revue d'histoire de la Pharmacie, 1956, 151, 464-465

2 Bernède A. Belphégor. Libretto Ed., 2019

, https://www.telerama.fr/livre/trois-raisons-de-relire...-belphegor,-le-roman-feuilleton-a-lorigine-de-la-serie,n6259923.php

 

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