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Lorsque la divine Marlène disparait sous un nuage de poudre

> 25 mars 2020

Lorsque la divine Marlène disparait sous un nuage de poudre

Dans le film à suspense d’Alfred Hitchcock, Le grand alibi, sorti sur les écrans en 1950, la divine Marlène arbore un maquillage impeccable, peut-être même un peu trop impeccable. La ligne des sourcils est parfaitement bien tracée ; les cils sont enduits d’une bonne dose de mascara ; un rouge à lèvres intransférable lui permet d’embrasser ses partenaires sans laisser aucune trace. Une manucure de précision a été réalisée. Même si le film est en noir et blanc, il est clair que les ongles de l’actrice sont d’un rouge somptueux ! Le teint est, quant à lui, sublime ; rien à redire.

De temps à autre, la comédienne Charlotte Inwood, alias Marlène Dietrich se repoudre le visage. Ange ou démon ? Difficile à dire. Charlotte a-t-elle occis son mari ? Pour le savoir il faut visionner le film.

Pour connaître les secrets de beauté de Marlène Dietrich, en revanche, c’est tout de suite. Afin d’obtenir un teint marmoréen, plusieurs possibilités se sont offerts à Marlène. Elle a pu déposer sur sa peau une bonne couche de cold crème qui aura pour but de « boire » la poudre de riz administrée ultérieurement.1 Elle a pu également remplacer le cold crème par une généreuse couche de crème Tho-Radia, une crème qui permet de faire barrière entre l’épiderme et le produit de maquillage jugé « nuisible » pour sa santé. Il est indispensable de faire pénétrer le maximum de crème grâce à « une friction rotative générale du bout des doigts. » L’excédent de cette crème-barrière protectrice est éliminé avec « un linge fin ou un buvard de soie » ; la poudre Tho-Radia a alors fait son entrée en scène. L’ensemble du visage est poudré de manière à uniformiser le teint et à masquer les différentes imperfections.2

Comme la plupart des femmes de son époque, Marlène est une beauté « poudrerizée ».3 Son boîtier de poudre de riz ne la quitte jamais, ce qui lui permet de réaliser des retouches à tout moment de la journée.4

Pour qui cherche un alibi valable pour regarder ce film qui a quand même un peu vieilli, on tendra la perche « cosmétique ». Il vaut le détour, rien que pour contempler le maquillage de la divine Marlène !

Bibliographie

1 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/poudre-de-perle-a-l-intention-des-snobinettes-histoire-d-une-poudre-de-riz-particuliere-843/

2 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/du-maquillage-de-carnaval-au-fond-de-teint-nude-une-petite-histoire-des-produits-pour-le-teint-411/

3 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/neologisme-poudreux-949/

4 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/la-verite-sur-bebe-donge-le-poison-est-dans-le-poudrier-1147/

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