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Les sels d’aluminium, on les soumet à la question !

> 14 janvier 2020

Les sels d’aluminium, on les soumet à la question !

Aujourd’hui, comme hier, les sels d’aluminium sont sur la sellette… et subissent un interrogatoire en règle.

Les sels d’aluminium, un passage transdermique possible, oui ou non ?

En 2001, Flarend et al relèvent le défi. Il paraît, en effet, important de savoir, une bonne fois pour toutes, si l’aluminium apporté par les anti-transpirants est susceptible de passer dans la circulation et si oui dans quelle proportion. Pour ce faire, deux volontaires, un homme et une femme se sont obligeamment proposés ! Ils se sont vus appliquer, au niveau de l’aisselle gauche (détail important ?), 0,4 mL d’une solution de chlorhydrate d’aluminium marqué (Aluminium 26) à 21 %. La surface étant de 77 cm², la dose appliquée est donc de l’ordre de 5 mg/cm². Durant les 21 jours précédant l'application de la solution anti-transpirante et pendant la durée de l'étude, les volontaires ont été priés de ne pas appliquer de produits sous leurs bras, au niveau de l'aisselle testée. Deux jours avant l'application de la solution, les sujets ont rasé leurs aisselles avec un rasoir électrique. Juste avant l'application de la solution, l'aisselle gauche de chaque sujet a été lavée à l’eau et au savon « doux » (nous soulignons la notion de douceur ici car elle est antinomique avec celle de savon qui, par définition, est alcalinisant et irritant). On a ensuite vérifié l’intégrité de la peau en s’assurant de l’absence de coupures, d’éraflures ou autre lésion. Une fois la solution appliquée, la zone a été recouverte d'un pansement afin de réaliser un phénomène d’occlusion. Chaque matin durant six jours, le pansement était retiré et remplacé par un autre. Un stripping a enfin été réalisé, afin d’éliminer, à la fois, les peaux mortes et le chlorhydrate d’aluminium resté à la surface de la peau. Il est fait mention de « deux décapages » réalisés chaque jour, puis d’un lavage de la peau avec une lingette, sans toutefois plus de précision. Des problèmes de tolérance ont été signalés. Au bout de 48 heures, la femme qui se prêtait à l’étude a développé une irritation au niveau des adhésifs en périphérie de la zone d’application. Cela a nécessité l’utilisation d’un produit cicatrisant (New Skin), puis l’arrêt de l’occlusion au bout de 4 jours. Les échantillons d'urine prélevés permettent de conclure que l'aluminium a été absorbé et éliminé par voie urinaire dès le premier jour suivant l'application ; cette élimination a continué pendant au moins 44 jours. Le calcul de l’aluminium total éliminé par voie urinaire permet de conclure que 0,0082 % (sujet masculin) et 0,0160 % (sujet féminin) de la dose d’aluminium appliquée par voie topique, sous occlusion, sur peau épilée est absorbé.1

En 2004, Olivier Guillard et al publient le cas d’une bibliothécaire de 43 ans appliquant environ 1 gramme d’anti-transpirant contenant 20 % de chlorhydrate d’aluminium au niveau de chacune de ses aisselles, chaque matin, après sa douche depuis 4 ans (début d’application en janvier 1999). Son métier ne l’expose pas spécialement à l’aluminium. Elle se rase très régulièrement au niveau des aisselles. Venue consulter pour cause de douleurs osseuses et de fatigue extrême, un bilan sanguin fut réalisé. Le taux de plomb était normal ; le taux d’aluminium, en revanche, était de 104,76 microgrammes/L (soit 3,88 micromol/L), ce qui est très loin des valeurs moyennes obtenues dans le cas de la population générale, soit 11,2 microgramme/L.2 En ce qui concerne la teneur en aluminium dans les urines de 24 h, elle s’avèrait être également très élevée : 81 microgrammes/L, ce qui est bien supérieur aux valeurs moyennes (15 microgrammes/g pour un adulte non exposé professionnellement à des sources d’aluminium).3 L’arrêt de l’utilisation d’un anti-transpirant en janvier 2003 permit de faire revenir les teneurs urinaires et sanguines dans une fourchette normale de valeurs, respectivement au bout de 3 et 8 mois. Les douleurs osseuses disparurent au fil des mois. Les auteurs en conclurent que certains individus, en cas d’utilisation quotidienne prolongée, étaient susceptibles de présenter des signes cliniques évocateurs d’une intoxication à l’aluminium.4

En 2012, Alain Pineau et al réalisent des tests de passage transdermique in vitro, sur fragments de peau humaine issue de chirurgie plastique, montés sur cellules de Franz. Trois formules sont testées, une formule dite « aérosol », une formule dite « roll-on » et une formule stick renfermant respectivement 38,5 %, 14,5 % et 21,2 % de chlorhydrate d’aluminium. Les doses de produit appliquées étaient respectivement de 2,59 mg/cm², de 4,55 mg/cm² et de 3,10 mg/cm². Dans le cas du stick, des essais ont également été réalisés sur peau excoriée. Celle-ci a été obtenue en réalisant consécutivement une série de 10 arrachements par bandes adhésives avec une pression de 135 g/cm². Le temps de contact entre la peau et l’anti-transpirant est de 24 heures. Le fluide contenu dans le compartiment récepteur a fait l’objet de prélèvement au bout de 6, 12 et 24 heures. La quantification de l’aluminium dans l’épiderme vivant, dans le derme et dans le fluide récepteur permet de suivre à la trace l’aluminium au cours du phénomène de passage transdermique. Les résultats montrent que les deux formes pour lesquelles le passage est le plus important sont l’aérosol et le stick (environ 1,8 microgramme/cm² dans les deux cas). Dans le cas de l’émulsion conditionnée dans un flacon à bille (terme français pour désigner un roll-on), le phénomène d’absorption est beaucoup moins important (seulement 0,5 microgramme/cm²). Très logiquement, on constate qu’une peau lésée est beaucoup plus perméable à l’aluminium. Les valeurs relevées sont 6 fois plus importantes que dans le cas de l’application sur une peau saine, non altérée.5

Les sels d’aluminium appliqués sous forme d’antitranspirants sont donc susceptibles de provoquer une pénétration transdermique d’aluminium. Celle-ci est variable selon les individus et augmente lorsque la peau est lésée. Il serait donc intéressant de se pencher sur les compositions de ce type de cosmétiques et de privilégier les formes permettant de minimiser ce phénomène. D’emblée, on peut exclure l’alcool, un exhausteur de pénétration notoire, des formules anti-transpirantes du futur !

Les sels d’aluminium, des ingrédients favorisant la maladie d’Alzheimer, oui ou non ?

Dès les années 1960, la littérature scientifique commence à établir un lien entre aluminium et maladie d’Alzheimer.6 Ce lien est d’autant plus facile à établir que l’aluminium est un élément neurotoxique ; l’intoxication chronique se traduit par une fatigue générale, des troubles de la sensibilité, de l’équilibre et de la coordination motrice, de l’anxiété, de l’irritabilité…7 Une méta-analyse publiée en 2016 sur un échantillon total de 10 567 individus établit un lien entre exposition à l’aluminium et risque accru de développer la maladie.8 Les sources d’aluminium ne sont pourtant pas précisées.

Dans les années 1990, une étude américaine menée sur 130 patients atteints de la maladie d’Alzheimer et du même nombre de cas témoins (dans un certain nombre de cas, le conjoint de la personne concernée si son état de santé le permettait) met en évidence un Odds ratio (ou rapport des chances) ajusté à l’âge plus élevé chez les utilisateurs d’anti-transpirants que chez ceux qui n’y ont jamais eu recours (1,7 contre 1,1). Les résultats de cette étude sont cependant à prendre avec des pincettes dans la mesure où le recueil de l’information se fait par le biais d’un questionnaire soumis par téléphone (la période considérée correspond à celle précédant d’un an l’apparition des symptômes de la maladie). Les auteurs reconnaissent que l’information est difficile à obtenir de manière juste car certains déodorants « féminins » renferment des sels d’aluminium ce qui entraîne logiquement un biais pour l’analyse des données. Il est également important de noter que cette pathologie évoluant de manière insidieuse il est difficile de savoir ce que recouvre réellement « l’année précédant les symptômes ».9

Il est donc difficile, dans ces conditions, de pouvoir établir un lien certain entre utilisation de cosmétiques et maladie d’Alzheimer.

Les sels d’aluminium, des ingrédients favorisant le cancer du sein, oui ou non ?

De nombreux travaux font état de la présence d’aluminium dans les biopsies de tumeurs mammaires.10 Cela ne veut pas dire pour autant que l’aluminium est responsable de l’induction de ces tumeurs.

En 2009, l’américain Kris Mac Grath réalise des graphes très parlants mettant en lien la fréquence d’utilisation des antitranspirants avec la fréquence de survenue de certains cancers. De 1935 à 2005, on constate que le nombre d’unités de produits déodorants/antitranspirants vendus chaque année ne cesse d’augmenter. De 1935 à 1955, la vente de ce type de produits est anecdotique. A partir des années 1970, en revanche, on constate que le pli est pris… Désormais, chaque décade verra le chiffre des ventes en nette augmentation. Parallèlement à cela, Mac Grath, trace les courbes de fréquence de certains cancers et on peut ainsi distinguer ceux pour lesquels les fréquences augmentent au même titre que la consommation des produits destinés à lutter contre les odeurs corporelles (c’est le cas des cancers du sein et de la prostate) et ceux pour lesquels les fréquences ne suivent pas la courbe de consommation de ce type de produits (c’est le cas des cancers gastrique et pancréatique). Ce type de raccourci ne nous convainc pas vraiment ! Si nous avons choisi d’évoquer ces résultats, ici, c’est parce qu’elle présente une vision originale des effets délétères des sels d’aluminium. Contrairement à la plupart des autres publications retrouvées sur le sujet, ce n’est pas tant l’entrée d’aluminium dans l’organisme qui est pointée du doigt que l’absence de sortie de phéromones et autres hormones naturellement produites dans l’organisme. Ces perturbateurs endocriniens seraient donc piégés dans l’organisme et ne pourraient s’en échapper du fait du bouchon corné qui s’oppose à leur libération.11

En 2016, Philippa Darbre réalise une synthèse bibliographique concernant les liens entre usage d’antitranspirants et cancer du sein. Partant du constat que la majorité des cancers surviennent dans le quadrant supéro-externe du sein, il est tentant d’imaginer un lien de causalité entre emploi de cosmétiques au niveau des aisselles et augmentation du risque cancéreux.12

Une publication datant de 2017 met timidement en avant l’implication des sels d’aluminium dans la survenue d’un cancer du sein. Les patientes incluses dans l’étude sont âgées de 20 à 85 ans et ont développé un cancer du sein au cours des 5 années ayant précédé l’enquête (celle-ci a été réalisée de janvier 2013 à octobre 2016). Un groupe témoin de femmes recrutées dans les services de chirurgie plastique de la Medical University de Innsbruck a également participé à cette étude. Des biais sont très honnêtement reconnus par les auteurs eux-même ; il s’avère, en pratique, impossible de savoir si les femmes ont eu recours à des déodorants (ne comportant logiquement pas de sels d’aluminium) ou bien à des antitranspirants (comportant alors logiquement des sels d’aluminium). De ce fait, les auteurs ont choisi de regrouper les deux catégories sous l’appellation « cosmétique appliqué au niveau des aisselles ». La fréquence d’application de ce type de cosmétiques semblerait augmenter le risque de développer un cancer du sein. Le risque n’apparait accru que dans le cas d’une utilisation « plusieurs fois par jour ». Les femmes utilisant des cosmétiques au niveau des aisselles plusieurs fois par jour, avant l’âge de 30 ans, représentent 18 % de l’échantillon des femmes ayant développé un cancer du sein et 9 % de l’échantillon témoin. Si l’on considère la période qui précède de 5 ans le diagnostic, ces proportions sont respectivement de 20 % et de 13 %. Il est difficile de pouvoir conclure de manière péremptoire du fait du petit nombre de femmes ayant ce type de comportement.13 Il parait également étrange d’appliquer plusieurs fois par jour un anti-transpirant qui, par définition, permet de contrôler le volume de sueur émis de façon efficace. Il faudrait donc incriminer les déodorants et connaître précisément les actifs renfermés dans les formules.

Les facteurs de risque du cancer du sein sont nombreux et il paraitrait extrêmement hasardeux de placer en première ligne les cosmétiques.

Les sels d’aluminium, est-il possible de continuer à en utiliser au cours d’un traitement radiothérapique ou de certaines chimiothérapies, oui ou non ?

Dans le cadre de la prise en charge des cancers du sein par radiothérapie, il est couramment admis qu’un certain nombre de cosmétiques tels que les parfums, les déodorants/antitranspirants doivent être évités, afin de minimiser les risques de dermatite de rayonnement. Une étude canadienne met à mal cette habitude en indiquant qu’entre deux échantillons de femmes utilisant ou non des antitranspirants il n’y a pas de différence en matière d’effets indésirables observés. En revanche, en matière de qualité de vie, on se rend compte que certaines femmes subissent cette interdiction ; les auteurs concluent en indiquant que le choix d’utiliser un antitranspirant ou non étant sans effet sur le traitement doit être laissé au libre arbitre des patientes.14 Cette étude est confirmée en 2016,15 puis en 2017 par des équipes américaines.16

Certains traitements comme la doxorubicine sont susceptibles d’engendrer un syndrome mains–pieds, se traduisant par un phénomène de dysesthésie, de picotements au niveau des extrémités avec érythème, œdème, sécheresse cutanée, desquamation et ulcération. Ces effets indésirables peuvent être mis en lien avec la présence importante de doxorubicine au niveau des glandes sudoripares localisées au niveau des mains et des pieds. L’application d’antitranspirants au niveau des extrémités semble être une solution pour diminuer ce type de manifestations.17 Contrairement aux idées reçues, l’emploi de produits antitranspirants semble plutôt constituer un atout dans la prise en charge des effets indésirables liés aux traitements des cancers.

Les sels d’aluminium, des amis du personnel médical, oui ou non ?

Du fait de l’augmentation des allergies observées dans le cas de l’utilisation de gants poudrés, de plus en plus de professionnels de santé se tournent vers l’usage de gants non poudrés et rencontrent des difficultés pour mettre et ôter leurs gants, du fait du processus de transpiration. Partant de ce constat, des auteurs allemands ont proposé, en 2001, l’utilisation d’anti-transpirant afin de régler ce problème.18

Bibliographie

1 R Flarend, T Bin, D Elmore, S. L Hem, A preliminary study of the dermal absorption of aluminium from antiperspirants using aluminium-26, Food and Chemical Toxicology, 39,2, 2001, Pages 163-168

2 http://www.inrs.fr/publications/bdd/biotox/dosage.html?refINRS=Dosage_1

3 http://www.inrs.fr/publications/bdd/biotox/dosage.html?refINRS=Dosage_2

4 Olivier Guillard, Bernard Fauconneau, Didier Olichon, Geneviève Dedieu, Roger Deloncle, Hyperaluminemia in a woman using an aluminum-containing antiperspirant for 4 years, The American Journal of Medicine, 117, 12, 2004, Pages 956-959

5 Alain Pineau, Olivier Guillard, Bernard Fauconneau, Frédéric Favreau, Jean-Paul Marty, In vitro study of percutaneous absorption of aluminum from antiperspirants through human skin in the Franz™ diffusion cell, Journal of Inorganic Biochemistry, 110, 2012, Pages 21-26

6 J. M. Hill, M. E. Percy, W. J. Lukiw, Early insight into the potential contribution of aluminum to neurodegeneration - A tribute to the research work of Robert D. Terry, Igor Klatzo, Henryk M. Wisniewski and Donald R.C. Mclachlan, Journal of Inorganic Biochemistry, 203, 2020, Article 110860

7 François Buraud, Alumina contre aluminium et maladie d’Alzheimer: Alumina versus aluminium and Alzheimer's disease, La Revue d'Homéopathie, 2, 1, 2011, Pages 12-16

8 Zengjin Wang, Xiaomin Wei, Junlin Yang, Jinning Suo, Xiulan Zhao, Chronic exposure to aluminum and risk of Alzheimer’s disease: A meta-analysis, Neuroscience Letters, 610, 2016, Pages 200-206

9 A.B. Graves, E. White, T.D. Koepsell, B.V. Reifler, G. Van Belle, E.B. Larson, The association between aluminum-containing products and Alzheimer's disease, Journal of Clinical Epidemiology, 43, 1990, Pages 35-44

10 Philippa D. Darbre, Ferdinando Mannello, Christopher Exley, Aluminium and breast cancer: Sources of exposure, tissue measurements and mechanisms of toxicological actions on breast biology, Journal of Inorganic Biochemistry, 128, 2013, Pages 257-261

11 Kris G. McGrath, Apocrines weat gland obstruction by antiperspirants allowing transdermal absorption of cutaneous generated hormones and pheromones as a link to the observed incidence rates of breast and prostate cancer in the 20th century, Medical Hypotheses, 72,6, 2009, Pages 665-674

12 P. D. Darbre, Aluminium and the human breast, Morphologie, 100, 329, 2016, Pages 65-74

13 Caroline Linhart, Heribert Talasz, Evi M. Morandi, Christopher Exley, Hanno Ulmer, Use of Underarm Cosmetic Products in Relation to Risk of Breast Cancer: A Case-Control Study, EBioMedicine, 21, 2017, Pages 79-85

14 Linda C. Watson, Donna Gies, Emmanuel Thompson, Bejoy Thomas, Randomized Control Trial: Evaluating Aluminum-Based Antiperspirant Use, Axilla Skin Toxicity, and Reported Quality of Life in Women Receiving External Beam Radiotherapy for Treatment of Stage 0, I, and II Breast Cancer, International Journal of Radiation Oncology*Biology*Physics, 83, 1, 2012, Pages e29-e34

15 B. C. Baumann, C. Zeng, G. M. Freedman, I. I. Verginadis, J. M. Metz, Avoiding Antiperspirants During Breast Radiation Therapy: Onco-Myth or Sound Advice?, International Journal of Radiation Oncology*Biology*Physics, 96, 2, Suppl, 2016, Pages e18-e19

16 Brian C. Baumann, Chuan Zeng, Gary M. Freedman, Ioannis I. Verginadis, James M. Metz, Avoiding antiperspirants during breast radiation therapy: Myth or sound advice?, Radiotherapy and Oncology, 124,2, 2017, Pages 204-207

17 Arnoud J. Templeton, Karin Ribi, Christian Surber, Hong Sun, Swiss Group for Clinical Cancer Research (SAKK) Coordinating Center, Prevention of palmar–plantar erythrodysesthesia with an antiperspirant in breast cancer patients treated with pegylated liposomal doxorubicin (SAKK 92/08), The Breast, 23, 3, 2014, Pages 244-249

18 F. -A. Pitten, P. Rudolph, H. Below, A. Kramer, Assessment of the activity of antiperspirants added to surgical hand disinfectants: methodological aspects and first observations, Journal of Hospital Infection, 48, SupplA, 2001, Pages s29-s32

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