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Les habitudes cosmétiques des enfants brésiliens, trop de maquillage, pas assez de produits solaires

> 10 mai 2021

Les habitudes cosmétiques des enfants brésiliens, trop de maquillage, pas assez de produits solaires

Que l’on soit dermatologue, pharmacien, toxicologue, industriel du domaine cosmétique... il est une information importante, celle correspondant aux habitudes quotidiennes des consommateurs en matière cosmétique et ce quel que soit leur âge. Une publication récente nous livre aujourd’hui les résultats d’une enquête menée au Brésil, auprès d’enfants ayant consulté dans un service pédiatrique hospitalier durant la période allant de mars 2015 à mars 2016.1 Alors qu’ils attendaient dans la salle d’attente un questionnaire était remis à leur accompagnant, afin de connaître leurs habitudes en matière d’hygiène, de maquillage ou de protection solaire.

Un échantillon large, du nouveau-né à l’adolescent

L’échantillon était composé de 276 enfants dont l’âge était compris entre 10 jours et 14 ans, avec un âge médian de 4 ans. Parmi les enfants participants, 54,3 % étaient des garçons. La répartition par groupes d'âge était de deux nouveau-nés (0,7 %), de 73 nourrissons (26,6 %), de 113 enfants d'âge préscolaire (40,9 %), de 60 écoliers (21,7 %) et de 28 adolescents (10,1 %).

Les habitudes en matière d’hygiène, la douche plutôt que le bain

En ce qui concerne l’hygiène des enfants  pas vraiment de surprise, 52 % des participants prennent un bain une fois par jour (un bain qui dure plus de 10 minutes dans plus de 50 % des cas), 46 % en prennent deux ou plus par jour. Entre le bain et la douche c’est cette dernière qui est préférée à 70 % dès lors que l’enfant n’est plus un bébé.

Les habitudes en matière de produits d’hygiène

Une fois de plus le cosmétologue restera sur sa faim du fait du joyeux amalgame qui est réalisé entre savon et syndet. Comme d’habitude, le terme « savon » est utilisé pour désigner tout produit d’hygiène qu’il soit solide ou liquide, sans se soucier de la nature chimique du produit en question. Les formes solides sont préférées à 80 %. Il s’agit de gammes spécifiquement formulées pour les enfants à 56 % ; pour le reste, parents et enfants utilisent les mêmes produits. Le lavage s’effectue simplement à l’eau de manière anecdotique (0,4 %). Pour les cheveux, les shampooings enfants sont utilisés dans 66 % des cas. Les cheveux sont fixés à l’aide d’un gel dans 35 % des cas. 13 % des enfants ont recours à un déodorant. Le distinguo déodorant/anti-transpirant n’est pas fait.

Les habitudes en matière d’hydratation

39 % des enfants interrogés utilisent un cosmétique émollient, après le bain de manière systématique (quotidiennement) ; pour 21 % des enfants, ce geste n’est pas automatique, mais n’est réalisé que de manière sporadique.

Les habitudes en matière de protection solaire

39 % n’utilisent jamais de produits solaires ; 19 % en utilisent quotidiennement ; 38 % réservent l’usage des produits solaires (de façon judicieuse) aux jours où ils s’exposent au soleil et 4 % y ont recours de manière occasionnelle.

Les habitudes cosmétiques en matière de maquillage

Les produits de maquillage qui sont les plus utilisés sont les vernis à ongles (22 %), les rouges à lèvres (19 % - âge médian 7 ans), les ombres à paupières (11 % - âge médian 7 ans), le blush (5 % - âge médian 9 ans), le mascara (5 % - âge médian 9 ans), le fond de teint (3 % - âge médian 7 ans), l’eye-liner (2,5 % - âge médian 6 ans). Il est à noter que 26 % des enfants étaient maquillés lors de la visite à l’hôpital. Le produit en question était, selon le cas, du fard à paupières, du rouge à lèvres, du fond de teint, de la poudre ou du fard à joues, pour le visage et du mascara. Parmi eux, et cela vaut le coup de le mentionner, deux nourrissons !

Ce qui est frappant dans l’échantillon concerné, c’est le fait que le maquillage a débuté à l'âge médian de 4 ans ce qui est bien évidemment prématuré. On remarque également une faible proportion d’enfants tatoués au henné (3 %) ou dont les cheveux ont fait l’objet d’une teinture capillaire (quand même 2 % !).

Les habitudes cosmétiques en matière de parfum

66 % des enfants se parfument.

En bref,

Une étude intéressante qui montre un attrait des enfants de cet échantillon pour les cosmétiques et ce dès le plus jeune âge. En matière d’hygiène, on aurait aimé en savoir davantage sur l’hygiène bucco-dentaire ; on aurait souhaité également creuser un peu plus profond en matière de produits utilisés. Un savon (solide ou liquide) ou sel d’acide gras n’est pas un syndet (solide ou liquide) à base de tensioactifs de synthèse autre que le sel d’acide gras obtenu par saponification d’un corps gras par la soude ou la potasse. Le fait d’employer indifféremment le terme « savon » pour désigner tout produit d’hygiène destiné au lavage du visage ou du corps a décidément la peau dure ! En matière de maquillage, les chiffres sont éloquents et traduisent un accès à ce type de cosmétiques, voire un encouragement à leur utilisation. La protection solaire mérite également un commentaire avec deux populations extrêmes, ceux qui n’y ont jamais recours et ceux qui en utilisent quotidiennement, ces deux catégories regroupées représentant plus de la majorité.

Bibliographie

1 Melo TG, Rosvailer MSC, Carvalho VO., BATHING, MAKE-UP, AND SUNSCREEN: WHICH PRODUCTS DO CHILDREN USE?, Rev Paul Pediatr., 2020, 38, e2018319

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