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Les émollients, des ingrédients qui rendent « mous » mais qui sont durs à définir !

> 06 février 2023

Les émollients, des ingrédients qui rendent « mous » mais qui sont durs à définir !

Et que ne durent que les moments doux d’Alain Bashung (Osez Joséphine)1 est parfaitement la phrase introductive dont nous avons besoin aujourd’hui pour traiter le sujet des émollients, des ingrédients pleins de douceur, destinés aux peaux visiblement trop dures, trop rêches. Des ingrédients qui ramollissent la peau et sont capables de la rendre douce. Des ingrédients qui se déplacent avec, devant eux, toute une cohorte d’adjectifs, voire de superlatifs, pour dire à quel point ces ingrédients sont formidables. Bon, c’est parfait, sauf que… l’on ne sait toujours pas de quoi on parle. Le mieux c’est encore de creuser le sujet afin de se faire une idée claire sur cette catégorie d’ingrédients assez opaque.

Un terme qui vient de loin

Le terme émollient vient du grec malakox qui signifie « doux, tendre, délicat » en parlant de la peau, mais aussi « mou, sans vigueur », sur un plan moral, selon le dictionnaire Bailly… tellement doux que l’on peut facilement interpréter ce terme en y voyant un signe de faiblesse, de lâcheté. Les deux termes sont donc intimement liés, qui associent le relâchement des tissus (les tissus relâchés sont alors d’une grande souplesse), avec le relâchement moral. En revanche, ce qui semble louable dans un cas (dans le domaine thérapeutique, on ne compte plus durant l’Antiquité toutes les préparations destinées à rendre mous les tissus externes comme la peau ou bien les conduits internes comme le vagin), semble fort critiquable dans l’autre (qui pourrait en effet vanter les qualités du faible, du lâche qui n’a pas le courage de ses paroles, de ses actes). Toutefois, il ne faut, sans doute, pas être si sévère avec le terme « émollient » associé à une valeur morale ; il est bon de rappeler qu’une voix émolliente est la voix de la douceur, de l’apaisement. Toute émollience n’est donc pas à condamner.

Emollient… qui rend mou. Eloge de la mollesse des tissus… Molles sont les joues de la jeune fille chez Euripide, au Ve siècle, avant J.-C. Aussi, doit-il bien y avoir quelques cosmétiques à portée de mains, permettant aux femmes matures de se jouer de la nature, afin de conserver une peau molle et douce à souhait.

Emollient… qui rend mou et qui permet, par là-même, de traiter un certain nombre de pathologies. Les maladies féminines sont, bien sûr, ciblées par ces préparations émollientes, par le biais de pessaires à la fois purgatifs (on élimine tout ce qui « gêne ») et émollients, à destination de la matrice (l’utérus, autrement dit). Pourtant, il ne faudrait pas réduire l’émollience à cette seule et unique destination. Les préparations émollientes sont également appliquées au niveau externe, sur la peau ou les yeux, afin de traiter différentes pathologies. Et puis, bien sûr, il serait difficile de parler d’émollience sans dire un mot des « lavements » émollients qui, en relâchant l’intestin, permettent d’aller à la selle.

L’émollience est un tout… nous dit Galien, qui considère que les massages peuvent être pratiqués de deux façons, selon la douceur ou la vigueur de la main qui pétrit la peau. Un massage énergique qui resserre, un massage en douceur qui ramollit. Il s’agit donc, lorsque l’on veut relâcher les tissus, de redoubler de douceur, tant au niveau de l’arsenal thérapeutique utilisé, que du vecteur humain chargé d’oindre la chair en question.2

L’émollience possède une valeur spirituelle donc… au point d’être retrouvée dans la prière des Chrétiens, le Veni Sancte Spriritus, qui demande à Dieu l’envoi de l’Esprit Saint, afin d’assouplir ce qui est raide et de rendre droit ce qui est faussé.3 L’Esprit Saint, « Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur » possède toutes les caractéristiques de l’agent émollient. Douceur, action adoucissante, action rafraichissante sont, en effet, mises en avant !

Un émollient, qu’est-ce que c’était par le passé ?

Il est toujours compliqué de définir ce terme d’émollient, hier, comme aujourd’hui. Si l’on se réfère au dictionnaire de l’Académie Française, on retrouve les deux notions antiques associées, l’émollient, pouvant être pris au sens propre, comme au sens figuré.

« Qui a pour effet d’amollir, d’adoucir des tissus enflammés. Emplâtre, cataplasme émollient. Par extension. Une tisane émolliente, calmante. Subst. Un émollient. Fig. Des paroles émollientes, douces et apaisantes. »4

Si l’on n’est pas dégoûté, on classera au registre des émollients un drôle de remède dénommé sobrement « huile humaine » (ou oletum vel stercus humanum), composé d’excréments à caractère « digestif, résolutif, émollient, amollissant, adoucissant »,5 utilisable aussi bien par voie orale, pour les inflammations locales ou bien les fièvres intermittentes, que par voie locale afin entre autres de faire mûrir les lésions d’anthrax.6

Si l’on souhaite rester dans ce domaine de la purge et du système digestif, on n’hésitera pas à plonger le nez dans ces vieux formulaires thérapeutiques savoureux de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. On y croisera forcément toutes sortes de principes actifs présentés comme « émollients ». Toutes les plantes à « mucilage » sont ainsi recommandées à des fins « adoucissantes » et/ou laxatives et/ou antidiarrhéiques. Les farines « émollientes » sont celles obtenues à partir du lin, du seigle, de l’orge, du riz. Les semences de lin, par exemple, sont administrées par voie orale, à raison de 2 cuillérées par jour ou par voie locale (farines en cataplasmes), afin de traiter la constipation (action par voie générale) ou d’adoucir (par voie locale). La farine de seigle en cataplasme est, nous dit-on, un bon « résolutif », c’est-à-dire un médicament permettant de traiter les inflammations. L’orge, quant à elle, était plutôt réservée à la voie orale, mélangée avec du miel (l’orge miellée est un décocté d’orge édulcoré grâce au miel), pour un effet « adoucissant et rafraichissant ». Le riz, enfin, est une « semence » à effet « émollient, antidiarrhéique », pouvant être employée par voie orale en décoction ou bien localement sous forme de cataplasme de farine.7

On retient donc de ces vieux formulaires que les mucilages (François Dorvault les définit comme « des produits de transformation des membranes végétales », donnant naissance, par hydrolyse, à des sucres), des substances hydrosolubles ou hydrodispersibles, constituent de bons émollients. Les fleurs de mauve, de guimauve, les feuilles de bourrache, des graines, des bulbes (scille, salep, oignon) sont ainsi mis en avant.8

Attention toutefois à ne pas rester bloquer sur ces émollients « hydrophiles » ; ce serait oublier la grande majorité des émollients « lipophiles ». A ce titre, l’huile d’amandes douces constitue, certainement, l’une des huiles émollientes la plus célèbre, puisque cette émollience (cette douceur) est venue s’inscrire jusque dans son nom botanique (amygdalus dulcis oil) et dans son nom usuel. Sous forme de liniment, sous forme de looch, sous forme de pâte, sous forme de pommade, sous forme d’émulsions… cette huile végétale adoucit tout et tous sur son passage.7

Ingrédient émollient… produit fini émollient. Si l’on associe des ingrédients émollients entre eux, on risque fort de mettre au point un médicament ou un cosmétique émollient. Et cela, on l’a fait pendant fort longtemps en mettant au point des onguents ou pommades, associant divers corps gras émollients et des principes actifs variés.9

Dans les années 1930, le pharmacien René Cerbelaud nous met, toutefois, en garde contre le célèbre « cold cream », très adoucissant lorsqu’il est frais, mais très irritant pour la peau au bout de quelques semaines, du fait de sa tendance à se transformer au fil du temps en un véritable bouillon de culture. Rappelons au passage que les cold creams du début du XXe siècle sont composés généralement d’huile d’amande douce, de blanc de baleine, de cire d’abeille, d’eau distillée. On peut y ajouter à l’envi de la glycérine, du beurre de cacao, de la lanoline10

L’émollient, aujourd’hui, un ingrédient hydrophile

En partant à la pêche à l’ingrédient émollient dans l’inventaire européen il est possible de retrouver les ingrédients à mucilage du passé. Les extraits de lin11 et d’orge12 sont effectivement toujours considérés comme des « émollients ». Le seigle est référencé, quant à lui, comme « conditionneur cutané ».13 Tout comme le riz.14

La guimauve et la scille sont désormais inconnues au bataillon. La mauve, en revanche, est toujours référencée comme un actif « émollient ».15 Le salep (ou Orchis mascula) émarge dans la catégorie des « apaisants ».16

Les extraits de feuille de bourrache et de bulbe d’oignon sont présentés comme des « conditionneurs cutanés ».17,18

En continuant un peu notre balade dans les arcanes de l’inventaire européen, on bute sur la glycérine qui se refuse à être un émollient et se présente sous diverses étiquettes (dénaturant, conditionneurs capillaire et cutané, humectant, ingrédients pour produit à usage bucco-dentaire, pour parfum, protecteur cutané, solvant, agent de contrôle de la viscosité).19 Idem pour les autres humectants, bien connus comme le propylène glycol,20 le sorbitol,21 les PEG ou macrogols.22 Pourtant, certains auteurs considèrent le propylène glycol comme un émollient !23 Pas comme le meilleur… mais tout de même.

N'est donc pas émollient qui veut ! Ce que l’on pourra dire en conclusion, c’est que ces émollients hydrophiles correspondent à des réminiscences du passé et ne sont pas les plus nombreux.

L’émollient, aujourd’hui, un ingrédient hydrophobe

Oui, et c’est surtout ce qu’il faudra retenir, afin d’éviter les fautes de goût !

Evidemment, lorsque l’on se met à fureter dans le placard aux huiles végétales, il nous tombe dessus une véritable avalanche d’émollients. De l’huile d’alligator,24 à l’huile de bourrache,25 en passant par les huiles de chanvre,26 de caviar,27 de palme,28 de soja,29 de tournesol,30 de macadamia,31 de moringa,32 de vison,33 de figuier de barbarie,34 de carthame35… toutes, toutes, toutes sont reconnues comme étant émollientes.

Idem au chapitre des huiles hydrogénées. On citera comme exemple l’huile de ricin hydrogénée.36

Bizarre, quand même, cette huile d’olive qui échappe à l’estampille d’« émollient ».37 Bizarre aussi ces huiles de cameline,38 de carthame,39 de coco,40 d’avocat41 qui ne parviennent pas non plus à obtenir le label « émollient » comme leurs petites copines !

Dans la catégorie des esters gras, nouvelle avalanche d’émollients. On pourra citer comme exemple le decyl castorate,42 le palmitate d’isopropyle,43 l’isononyl isononanoate44

Et puis, il ne faut pas oublier non plus le squalène,45 les insaponifiables de germes de blé,46 la lanoline,47 la cire d’abeille48 … et les sous-produits de le chimie des pétroles comme la paraffine liquide.49

Bref, on l’aura compris, un grand nombre de corps gras ou apparentés s’inscrivent dans cette catégorie d’ingrédients, du fait de leur capacité à former un film protecteur à la surface de la peau, un film qui s’oppose aux déperditions hydriques et permet un bon maintien de l’hydratation cutanée. Une peau bien hydratée est une peau douce, souple, pleine d’émollience !

L’émollient, aujourd’hui, un ingrédient à caractère amphiphile

Il est assez étonnant de trouver des tensioactifs catalogués émollients. Ceux-ci, en effet, n’exercent pas d’effet protecteur. Leur émollience est à mettre sur le compte de leur capacité à déstructurer les membranes cellulaires, ce qui n’est pas un mécanisme d’action très noble.

On citera par exemple l’huile de noyaux d’abricot transestérifiée par la polyglycérine (apricot kernel oil polyglyceryl-10 esters),50 l’huile de ricin pégylée (PEG-11 castor oil).51

On remarquera aussi que certains tensioactifs, présentés comme tels à l’inventaire européen, sont commercialisés sous le statut d’émollients. L’exemple emblématique est celui du Cétiol®HE (PEG-7 glyceryl cocoate), répertorié comme un tensioactif, émulsifiant et agent lavant, par l’inventaire européen,52 et distribué par la société BASF comme un « émollient hydrophile » !53

Non franchement, là on ne s’y retrouve pas !

L’émollient, aujourd’hui, un produit fini

Puisque nous en avons fini avec les ingrédients émollients, nous pouvons désormais les assembler, afin de mettre au point des cosmétiques émollients, très utiles pour protéger la peau et maintenir un bon niveau d’hydratation cutanée et ce à tout âge.54,55 Reste à se mettre d’accord sur ce qu’est un bon émollient et cela risque de nous prendre un peu de temps…

Les émollients, en bref

« Les bons outils font les bons ouvriers » dit le proverbe. Comment faire une bonne crème émolliente, si l’on ignore quels sont les actifs émollients à disposition ? Ne comptons pas sur l’inventaire européen pour nous aider. Il bat comme à plaisir les cartes du jeu « qui est un bon émollient ? » et les distribue au premier passant sans plus y réfléchir. Afin d’y voir plus clair, il serait bien de reprendre en douceur cet inventaire, afin d’homogénéiser les informations et de redonner aux huiles végétales en particulier et aux corps gras en général le qualificatif d’« émollients ». Du même coup, on pourrait renvoyer les molécules amphiphiles se faire voir… chez les « tensioactifs », afin de stabiliser les émulsions, de solubiliser ou de disperser certains ingrédients, de nettoyer en douceur…

Bibliographie

1 https://www.paroles.net/alain-bashung/paroles-osez-josephine

2 https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_2003_num_116_1_4520

3 https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/prier/prieres/383269-veni-sancte-spiritus-viens-esprit-saint/

4 https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9E1081

5 https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1953_num_41_139_9668

6 https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00144940.1968.11482760?journalCode=vexp20

7 Gilbert A. & Yvon P., Formulaire de thérapeutique et de pharmacologie, Doin Ed, Paris, 1905, 827 pages

8 Dorvault F., L'Officine, Vigot, Paris, 1995, 2089 pages

9 https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1962_num_50_172_7610

10 Cerbelaud R. Formulaire de parfumerie, Tome II, Paris, 1933

11 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=99131

12 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=34304

13 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=58411

14 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=35754

15 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=77779

16 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=57903

17 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=85012

18 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=54297

19 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=34040

20 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=37269

21 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=38191

22 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=78449

23 Jacob SE, Scheman A, McGowan MA. Propylene Glycol. Dermatitis. 2018 Jan-Feb;29(1):3-5

24 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=95878

25 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=74513

26 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=55065

27 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=85282

28 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=33760

29 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=34121

30 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=34238

31 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=77513

32 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=85909

33 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=35410

34 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=89820

35 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=59633

36 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=34330

37 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=77800

38 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=55206

39 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=55096

40 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=75444

41 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=79502

42 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=55712

43 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=77732

44 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=76782

45 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=78861

46 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=38788

47 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=34857

48 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=32492

49 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=35850

50 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=54556

51 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=77458

52 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=77274

53 https://www.ulprospector.com/fr/eu/PersonalCare/Detail/804/31780/Cetiol-HE

54 Cowdell F, Jadotte YT, Ersser SJ, Danby S, Lawton S, Roberts A, Dyson J. Hygiene and emollient interventions for maintaining skin integrity in older people in hospital and residential care settings. Cochrane Database Syst Rev. 2020 Jan 23;1(1):CD011377

55 Simpson EL, Chalmers JR, Hanifin JM, Thomas KS, Cork MJ, McLean WH, Brown SJ, Chen Z, Chen Y, Williams HC. Emollient enhancement of the skin barrier from birth offers effective atopic dermatitis prevention. J Allergy Clin Immunol. 2014 Oct;134(4):818-23

 

 

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