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Le traditionnel muguet du 1er mai, une trop belle occasion de recevoir de Colette une leçon d’art floral

> 01 mai 2018

Le traditionnel muguet du 1er mai, une trop belle occasion de recevoir de Colette une leçon d’art floral Le 1er mai 2017, nous vous avions offert une brassée de muguet, en détaillant la toxicologie de la plante, ainsi que ses notes parfumées. Nous avions humé différents parfums mythiques renfermant ses notes féminines et salué les producteurs nantais qui préparent, dans le secret de leurs serres, les bouquets porte-bonheur de ce jour qui est la Fête du travail. Nous avions également évoqué le muguet de synthèse ou bourgeonal (ou encore 4-tert-butyldihydrocinnamaldéhyde) (https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/le-muguet-porte-bonheur-et-source-de-parfum-205/) ! Du muguet de synthèse, quelle idée saugrenue, semble nous dire Colette, dans sa nouvelle, « La dame du photographe » (1944). Mademoiselle Devoidy, la voisine de Madame Armand (https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/madame-armand-joue-les-twins-avec-madame-bovary-601/), enfileuse de perles de son état, est visitée, un jour, par une cliente qui embaume « l’incommodant effluve d’une essence toute nouvelle, que fêtait la mode : le muguet synthétique. »

Le 10 décembre 2017, nous nous étions laissé séduire par une Colette en quête de beauté juvénile... et avions conseillé, à son héroïne « un peu plus que blonde », un parfum à base de violette, de lys, de rose, de jasmin, d’oeillet, de magnolia, de lilas blanc, d’héliotrope, de vanille, de muguet des bois... (https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/pour-etre-belle-comme-un-tendron-une-histoire-de-blonde-433/).

En ce 1er mai 2018, nous vous proposons une leçon d’art floral express. Si Napoléon a été le premier à mettre son bicorne de manière originale, Colette, l’amie des fleurs et des animaux, nous propose une drôle de manière de présenter les brins de muguet. « Et si vous mettiez les feuilles au milieu et les fleurs autour, pour changer, proposai-je à une marchande. Elle me toisa comme si j’eusse renoncé à la saine raison, puis haussa les épaules. Ben merci ! J’en vendrais pas une, dit-elle. »

En respectant la saine raison (fleurs à l’intérieur et feuilles à l’extérieur) ou en laissant parler la saine folie (feuilles à l’intérieur et fleurs à l’extérieur), faisons tinter joyeusement les clochettes de Convallaria majalis et offrons à ceux que nous aimons des brassées de gris-gris végétaux !

Un grand merci à madame Anne-Marie Couteau, pour qui l’art floral n’a plus de secrets, et qui a, pour notre plus grand plaisir, transformé le rêve de Colette en un bouquet bien réel !

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