Nos regards
Le mésusage, un acte surréaliste

> 13 février 2017

Le mésusage, un acte surréaliste Le mésusage peut être défini, de façon générale,
« comme un usage abusif ou détourné de quelque chose » (http://www.larousse.fr).

Les autorités de santé ont adapté cette définition générale au cas des cosmétiques :
« Le mésusage correspond à une utilisation non conforme à la destination du produit, à son usage normal ou raisonnablement prévisible ou à son mode d’emploi ou aux précautions particulières d’emploi » (http://ansm.sante.fr/Declarer-un-effet- indesirable/Cosmetovigilance/Cosmetovigilance/(offset)/)

L’ingestion d’un cosmétique ou l’administration de celui-ci d’une autre façon que par voie topique relève du mésusage, puisque la définition du cosmétique, figurant à l'article 2 du Règlement (CE) N°1223/2009, indique avec une grande précision les lieux d’application possibles de celui-ci (la peau, les muqueuses buccales et génitales externes, les ongles, les cheveux).

Le non respect du temps de pose d’une crème dépilatoire, le détournement des cosmétiques à des fins de jeu (tel celui stupide qui consiste à inhaler son déodorant sous forme aérosol), le fait de se brosser un très grand nombre de fois les dents au cours de la journée en avalant systématiquement celui-ci... autant de pratiques non habituelles qui tombent sous la désignation du terme « mésusage ».

Boris Vian commence son roman "L’écume des jours" (1947) par une définition originale du mésusage. « Colin terminait sa toilette. Il s’était enveloppé, au sortir du bain, d’une ample serviette de tissu bouclé dont seuls ses jambes et son torse dépassaient. Il prit à l’étagère de verre, le vaporisateur et pulvérisa l’huile fluide et odorante sur ses cheveux clairs. Son peigne d’ambre divisa la masse soyeuse en longs filets orange pareils aux sillons que le gai laboureur trace à l’aide d’une fourchette dans la confiture d’abricots (jusque-là tout va à peu près bien !). Colin repose le peigne et, s’armant du coupe-ongles, tailla en biseau les coins de ses paupières mates, pour donner du mystère à son regard. Il devait recommencer souvent, car elles repoussaient vite. »

Utiliser un coupe-ongles pour une autre tâche que celle de se couper les ongles relève du mésusage. Se tailler le coin des paupières de cette façon est, bien évidemment, dangereux.

Pour notre part, nous aimons à qualifier le mésusage d’acte cosmétique surréaliste. Le mésusage est, en effet, un acte qui échappe à la raison et qui peut être dangereux pour la santé.

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