> 13 juillet 2019
Un furoncle, qu’est-ce que c’est ?
Le furoncle ou abcès cutané se présente sous la forme d’une lésion érythémateuse, se développant en une masse fluctuante, purulente, au niveau du follicule pileux. Il finit en général par s’ouvrir à la surface de la peau, permettant ainsi au pus collecté de s’écouler spontanément. Toutefois, dans certains cas, il est indispensable réaliser une incision à cet effet. Un furoncle est susceptible de survenir sur n’importe quelle aire corporelle, avec, toutefois, une prédilection pour les zones de frottement. Cette pathologie cutanée est rare avant la puberté. L’agent pathogène est généralement le staphylocoque doré.1,2
Un furoncle ou l’échec de la flore résidente
A la surface de la peau, on trouve une flore résidente composée de germes commensaux qui jouent un rôle protecteur. Lorsque la flore résidente est déficiente, le risque d’infection augmente.3
Un furoncle ou l'échec d’une équipe soudée
Des cas d’épidémies de furoncles peuvent être observés chez certains groupes d’individus, comme les sportifs par exemple. Les contacts interhumains augmentent de façon significative le risque de développer l’infection. L’esprit d’équipe, dans ce cas précis, peut faire des ravages.4
Un furoncle, c’est aussi un clou
Un furoncle au niveau de la peau est aussi gênant qu’un clou au niveau d’une chaussure. Cette appellation imagée date de l’Antiquité. Environ 400 ans avant notre ère et alors que l’on est habitué à nommer cette lésion du nom de « furunculus », la manie de planter des clous (clavus) dans les temples sacrés afin de conjurer le mauvais sort conduit à voir des clous partout… et il faut reconnaître que la lésion qui se développe au détriment du follicule pilo-sébacé a une forte tendance à ressembler à la tête du clou qui dépasse du mur du temple de Jupiter ! La chose est actée, furunculus ou clavus sont désormais deux appellations qui désignent une même pathologie.5 Manants ou personnages de haute extraction, aucune classe sociale n’est épargnée… Au XVIIIe siècle, le duc de Luynes qui parle aussi bien de la santé délicate de la Pompadour que des « cheveux en papillotes » du prince des Asturies ne manque pas de raconter l’histoire savoureuse de Mme de Lauraguais et de son douloureux clou. Pour cause de rivalité entre médecins, la pauvre femme ne put bénéficier de l’emplâtre magique qui lui aurait épargné des heures de souffrances.6
L’arbre aux clous, une vraie curiosité
Un peu partout en France, il est possible de trouver des chênes aux clous qui permettent de conjurer la furonculose et plus généralement la maladie. Le chêne de la forêt de Bonnoeuvre, en Loire-Atlantique, est de ceux-là. Ce chêne vénérable, qui a vu plus d’un pèlerin faire 7 fois le tour de sa circonférence et qui est piqué dans son écorce par une multitude de clous, se dresse au milieu d’une forêt rafraichissante, à arpenter par temps de canicule. S’il soulage en théorie des clous, il ne peut rien en revanche contre les morsures de tiques qui pouvent survenir même lorsque l’on ne quitte pas les sentiers balisés (par parenthèse il serait bien de rafraîchir le balisage des sentiers afin d’éviter au randonneur de tourner sur lui-même un peu trop longtemps !). Promenade recommandée, mais avec un tire-tique de secours à portée de main !
Bibliographie
1 Stulberg DL, Penrod MA, Blatny RA, Common bacterial skin infections, Am Fam Physician., 2002, 1, 66, 1, Pages 119-124
2 Chiller K, Selkin BA, Murakawa GJ, Skin microflora and bacterial infections of the skin, J Investig Dermatol Symp Proc., 2001, 6, 3, Pages 170-174
4 Sosin DM, Gunn RA, Ford WL, Skaggs JW, An outbreak of furunculosis among high school athletes, Am J Sports Med., 1989, 17, 6, Pages 828-832
5 http://academie-francaise.fr/clou
6 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/les-indiscretions-du-duc-de-luynes-1735-1758-163
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