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Le chef du SNIF se parfume à l’eau de Cologne, qu’on se le dise !

> 31 décembre 2020

Le chef du SNIF se parfume à l’eau de Cologne, qu’on se le dise !

Connaissez-vous Corinne, 18 ans à tout casser, une « jeune fille aux cheveux châtains coupés court, aux jolis yeux verts et au nez retroussé » ? Corinne, de son vrai nom Delphine Ixe, est lieutenant au Service National d’Information Fonctionnelle (SNIF).1 Son père n’est rien d’autre que « Snif », « le surnom du chef du SNIF ». Vous suivez ?

Pour son premier travail, Corinne est mise à classer des fiches... pas très passionnant. Comme la demoiselle a du tempérament, elle s’agite, rue dans les brancards et finit par obtenir une mission un peu plus consistante. Il va lui falloir jouer serrer, pour obtenir des informations d’un certain « Palmipède », un nom de code, bien sûr, pour désigner un journaliste miteux, du nom de Paulin Dulcimer. Charge à elle de démanteler le Terrorist International Professional Trade-Union (TIPTU) qui, comme son nom l’indique, regroupe des terroristes près à tout pour déstabiliser les grandes puissances mondiales et la France en tout premier lieu.

Pour venir à bout des ennemis de la France, Corinne se plie en quatre et met en pratique toutes les techniques d’espionnage apprises à l’école !

Une trousse de manucure pour forcer les serrures

Corinne ne se sépare jamais de sa « petite trousse de manucure ». Elle aime à avoir les ongles brillants, mais n’utilise pas de vernis à ongles (« Mais le petit index à l’ongle rose, discrètement ovalisé et non pas verni mais poli au rubis, ne resta pas longtemps sur le bouton de bakélite noire. »). Dans sa mallette, elle collectionne les « instruments » qui permettent de « soigner les ongles », mais également et surtout de forcer les portes.

Une fouille minutieuse qui va jusqu’à vider les tubes dentifrices

Lorsque Corinne pénètre chez un quidam, elle ne reste pas les deux pieds dans le même sabot. Tout est passé au peigne fin, de façon à trouver toute information utile, permettant de remonter jusqu’à la tête pensante du TIPTU. Les tubes de dentifrice sont vidés, afin de vérifier que rien n’est caché dans la pâte. Par parenthèse, l’auteur de l’ouvrage, le lieutenant X, alias Vladimir Volkoff, s’emmêle un peu les pinceaux en matière de galénique. Il évoque une « crème dentifrice » (« Pas une couture de vêtement, pas un dos de tiroir, pas un fond de chaussure, pas un tube de crème dentifrice ne fut oublié. »), alors que le dentifrice en tube correspond à une pâte et non à une crème ! Tout est remis en place afin de ne pas se faire remarquer. Difficile pourtant de reconstituer un tube qui vient d’être consciencieusement vidé.

Un Snif chef du SNIF qui sniffe l’eau de Cologne

Le général Ixe, le père de Corinne, est un homme toujours tiré à quatre épingles. Il embaume « l’odeur d’eau de Cologne à la bergamote ». Gare à la photosensibilisation !

Corinne : première mission, en bref

Pour sa première mission, Corinne est d’abord mise sur une fausse piste, qui la mène à San Francisco, dans un hôtel de luxe où doivent se réunir les chefs du TIPTU, puis au château de Bussy-Rabutin. C’est là que Corinne va réussir un coup de maître, en permettant l’arrestation de tous les membres de l’opération « Scylla » ! Corinne est le pendant féminin de Langelot, ce jeune agent secret du SNIF, qui n’hésite pas à écrire sur l’armoire à glaces de la salle de bain, à l’aide de pâte dentifrice !2 Comme son homologue masculin, Corinne ne manque pas de ressources ; sans se démonter, elle damne le pion à des agents beaucoup plus expérimentés qu’elle... et tout cela sans vraiment avoir l’air d’y toucher !

Bibliographie

1 Lieutenant X. Corinne : première mission, Bibliothèque verte, Hachette, 1981, 184 pages

2 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/le-lieutenant-x-un-gros-consommateur-de-dentifrice-1332/

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