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Le bronzage, un effet bonne mine ?

> 29 septembre 2022

Le bronzage, un effet bonne mine ?

Dans la série jeunesse « Jeunes filles en blanc », les jeunes infirmières sont pimpantes et les internes en médecine séduisants. Suzanne Pairault, l’auteur de la série, se plait à nouer des intrigues courtes, mais efficaces, au sein même des structures hospitalières. Les jeunes élèves infirmières studieuses y séduisent de futurs médecins, pleins de talent. Il y a des rivalités, des coups bas... la vie de travail classique en somme... Il y a des cosmétiques, des idées reçues, celles de l’époque. En l’occurrence, et pour l’opus qui nous intéresse ici (Le lit n°13), celles de l’année 1974.1

L’histoire en deux mots

Geneviève, une jeune élève infirmière douée, jolie brune aux cheveux « luisants » et à la « peau claire » est jalousée par Régine, la fille du grand patron, le Professeur Lesdin. Il faut dire que Vincent, un interne prometteur, n’a d’yeux que pour elle (elle, c’est Geneviève et non Régine, bien sûr !). « Ce grand garçon blond », à l’air timide, semble plus à l’aise dans une salle d’opération que dans un salon de thé. Tout de même de là à inverser les traitements (un flacon de Théralène a été échangé avec une solution d’héparine !) pour pouvoir évincer sa rivale, il y a des limites.

Une vocation qui remonte à loin, des cataplasmes pour faire joujou

Depuis toujours, Geneviève a ardemment désiré soigner les malades. Faire médecine : telle était son ambition. Faute de moyens, Geneviève sera infirmière et satisfera ainsi ses rêves d’enfant (« On se moquait d’elle parce que ses poupées étaient toujours malades, elle leur posait des cataplasmes et leur faisait des pansements avec des morceaux de toile gommée. »)

Une idée reçue concernant les gens bronzés, une idée un peu zazou !

Et puis, tout à trac, Suzanne Pairault se lâche sur le sujet du bronzage. « Les gens bronzés, comme lui, n’ont jamais mauvaise mine. » Lui, c’est Georges Tassel, un curieux malade, aux cheveux « à peine grisonnant aux tempes », « avec un visage hâlé, ouvert et animé. » Bien que couché dans le lit n°13, cet homme sympathique, à la mine superbe, n’a guère l’air malade. On le rencontre, en effet, plus souvent à traîner dans les couloirs qu’à râler au fond de son lit. Logique, lorsque l’on apprend à la fin de l’ouvrage, que cet homme n’est autre qu’un journaliste en pleine immersion dans le milieu médical, afin de réaliser un reportage au plus près de la réalité de terrain.

Un malade qui se balade la nuit, peu ou prou

La nuit, le malade du lit n°13, s’éclipse de la clinique, laissant derrière lui, son pyjama et son nécessaire de toilette. « Elle entrouvrit la porte du cabinet de toilette : le savon, le rasoir, la brosse à dents étaient à leur place. Que signifiait donc cette absence ? »

Le lit n°13, en bref

Comme on s’en doute un peu, Geneviève sortira blanchie de cette sordide histoire de médicaments échangés. Régine, une fois mise sur la touche, la voie est désormais totalement libre pour conquérir le cœur de Vincent, l’interne qui ne manque pas de charme. Si les médicaments sont mieux représentés dans cet ouvrage, on trouve tout de même une référence aux produits d’hygiène de base, le savon, le dentifrice (il n’y est pas fait explicitement référence, mais on peut supposer qu’il n’est pas loin étant donné qu’on nous parle de brosse à dents) !

Bibliographie

1 Pairault S., Le lit n°13, Jeunes filles en blanc, bibliothèque verte, Hachette, 1974, 185 pages

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