> 11 septembre 2022
A 38 ans, John Ferris vient de perdre son père.1 Un petit voyage à New-York où le vieil homme vivait s’impose. Dans la rue, John croise Elizabeth, son ex-femme. Et une invitation est lancée, comme cela, l’air de rien. La jeune femme, remariée, a deux enfants... Elle nage dans le bonheur. De quoi donner des remords à un journaliste sur le retour qui commence à voir défiler les années avec effroi.
John commence à perdre ses cheveux. Ses tempes se dégarnissent. Son corps svelte s’arrondit, comme une petite « brioche » ! Avant de se rendre chez Elisabeth, John prend « un bain » et se change. Dans l’eau mousseuse, John pense à Jeannine, sa compagne. Que dirait-elle d’une telle situation ?
De beaux cheveux bruns ondulés, un corps superbe, Elizabeth n’a pas pris une ride en 8 ans. Désormais remariée, elle est incroyablement épanouie. En l’observant, John se souvient de tous les détails de leur ancienne intimité. « Merveilleuse Elizabeth, si rose et nue, au moment de prendre son bain. Assise devant sa coiffeuse, à demi habillée, brossant ses beaux cheveux châtains. Intimité de tendresse, déesse au corps parfait si complètement à lui... »
Désormais, mère d’un petit garçon et d’un bébé (la petite Candy), Elizabeth respire le bonheur.
En passant dans la famille d’Elizabeth et de Bill Bailey, le journaliste John Ferris se rend compte de la vacuité de sa vie. L’enfant de sa compagne... il ne s’en occupe guère. Et pourtant, il s’agit sûrement d’un charmant garçon, qui n’attend qu’un regard de sa part pour l’aimer. Une bouffée du doux parfum d’un bonheur familial et voilà John converti à la nécessité de changer sa vie du tout au tout.
Un grand merci à Jean-CLaude A. Coiffard, poète et plasticien, pour l'illustration du jour !
1 McCullers C., Celui qui passe in La ballade du café triste, Le livre de Poche, Stock, 2017, 189 pages
Retour aux regards