Nos regards
La lucite estivale bénigne

> 21 mai 2018

La lucite estivale bénigne Les réactions de photosensibilisation constituent une catégorie d’affections fréquentes au sein de la population mondiale. Ces réactions peuvent être mises en relation avec des molécules d’origine exogène (principes actifs médicamenteux, ingrédients cosmétiques…) ou endogène (porphyries…). Les pathologies les plus fréquentes (5 à 20 % de la population mondiale est touchée) sont considérées comme étant d’origine idiopathique ; ceci explique pourquoi le traitement mis en place ne peut être que symptomatique. On émet, cependant, l’hypothèse d’une origine immunologique, pour un certain nombre d’entre elles.

La lucite estivale (LEB) est le nom donné par les Européens et plus spécialement par les Français, le dermatologue Michel Jeanmougin en tête (Jeanmougin M, Civatte J., Arch Dermatol., Benign summer light eruption: a new entity?, 1986, 122, 4, 376) à une pathologie connue des Anglo-saxons sous le nom de « polymorphic light eruption » (une notion bien vague, il faut bien le reconnaître).

L’éruption polymorphe à la lumière est, comme son nom l’indique clairement, une éruption qui fait suite à une exposition solaire et qui se traduit par des manifestations cutanées variées. On observera, selon le cas, des éruptions papuleuses siégeant au niveau de toutes les zones exposées au soleil ou limitées à certaines zones photo-exposées, associées ou non à des démangeaisons. Une excoriation peut se produire. Des formes eczémateuses sont également observées. Ces manifestations surviennent à tout âge et sont consécutives à des durées d’exposition solaire allant de quelques heures à quelques jours. Un processus immunologique semble être à l’origine de cette pathologie ; cette réaction d’hypersensibilité est liée à la présence au niveau cutané d’un allergène activé par le rayonnement UV.

La LEB touche préférentiellement les jeunes femmes (âge compris entre 20 et 30 ans). L’éruption survient préférentiellement au niveau du décolleté, après quelques heures d’exposition solaire, en été. Un délai de 12 heures pour se manifester, le visage épargné, des signes cliniques qui régressent au fil de l’été… voici le tableau précis de la situation clinique.

D’autres formes touchent aussi bien les hommes que les femmes, également les enfants. De courtes durées d’exposition suffisent ; le délai d’apparition des signes cliniques est de l’ordre de 24 à 48 heures. Les zones touchées sont toutes les zones photo-exposées, y compris le visage. Les manifestations cutanées ne s’atténuent que peu ou pas au fil du temps. Prurigo actinique, dermatite actinique chronique, urticaire solaire… tous ces noms désignent des manifestations survenant après une exposition solaire. On englobe souvent cet ensemble de pathologies sous le nom d’allergies solaires.

Retour aux regards