> 03 novembre 2024
La demeure mystérieuse de Maurice Leblanc met en scène l’inénarrable… Arsène Lupin.1 Il y est question d’une vengeance implacable, qui se perpétue, à chaque génération, à l’encontre d’une famille noble, les de Mélamare. Arsène Lupin, qui se cache ici sous le nom de Jean d’Enneris, va, fort heureusement, ramener le bonheur au sein d’une famille meurtrie. Comme l’on ne se refait pas, il en profite pour faire main basse sur des diamants et pour séduire une jeune et jolie cousette.
Il nous présente également une thérapie bien sympathique, dont il ne se prive à aucun moment de l’aventure.
Il nous bassine… enfin le front d’eau de Cologne, lorsque l’on se sent proche de l’évanouissement.
Suivons donc le bon docteur Arsène !
Une vingtaine de jolies femmes, « habillées par les plus grands couturiers », y présentent les nouvelles créations du moment et ce pour des œuvres de charité.
Parmi les mannequins, la fabuleuse Régine Aubry, le corps cuirassé dans un admirable corset cousu de diamants. Des diamants, qui appartiennent à un certain Van Houben, dénommé « l’Empereur du diamant ».
Régine est décrite par Maurice Leblanc comme une « beauté antique », pleine de grâces et de charme.
Le vol est mis… sur le dos des Mélamare, car Régine, qui a été enlevée et a réussi à s’échapper, reconnaît formellement le salon des malheureux frère et sœur.
La jeune couturière Arlette Mazolle parade également sur le podium, habillée par ses propres soins. Une jeune fille charmante, qui séduit illico notre cher Arsène Lupin.
La jeune noble possède un visage angélique plein de douceur.
Ce diamantaire a l’allure d’un « faune », du fait de son amour pour le fard à joues. Il garnit, en effet, ses pommettes d’un « rouge factice » ! Un rouge, qui ne résiste pas à l’eau de la sueur qui coule sur le visage du gros homme.
Un être peu intéressant, qui s’enquiert plus du devenir de ses diamants que de la sécurité de la belle Régine !
Antoine est le descendant de La Valnéry, une comédienne entretenue, puis abandonnée par François de Mélamare, le responsable des malheurs qui s’abattront, ensuite, régulièrement sur sa famille. En effet, la comédienne éconduite et ses descendants - et ce jusqu’à Antoine Fegerault - se vengeront, à intervalles réguliers, sur les malheureux descendants de François !
Dans cet opus, les femmes ne cessent de se pâmer. Afin de calmer leurs nerfs sensibles, Jean d’Enneris a développé un « ingénieux traitement », « apaisant », qui consiste à « baiser le front et les cheveux, sans trop appuyé, et d’une façon méthodique. ». « Ce petit massage » « réconfortant » permet d’équilibrer le système nerveux et de rétablir la circulation sanguine selon un flux normal !
Régine, Arlette et Gilberte suivent, ainsi, ce délicieux traitement, réalisé avec application et « componction » ! Et Maurice Leblanc est affirmatif… « La petite méthode de guérison » fonctionne à tous coups.
Toutefois, selon le type de malaise mentionné, Jean propose des variantes, en bassinant, par exemple, les tempes des femmes « d’eau de Cologne » ou en sortant un flacon de sels providentiel. Des méthodes assurément plus classiques !
Dans ce roman, Arsène Lupin libère une famille d’un maléfice ancestral, retrouve des diamants d’une valeur inestimable et… les garde pour lui, trouve l’amour auprès d’une chaste jeune fille. Arlette et Arsène partiront ainsi deux mois en croisière, en compagnie de Victoire, la vieille nourrice du gentleman cambrioleur !
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour son illustration du jour.
1 Leblanc M., La demeure mystérieuse, Le livre de Poche, 1969, 311