> 16 août 2021
L’eau de coco ou « rosée du ciel », pour les Hawaïens, est une boisson au goût délicat1 ou un ingrédient cosmétique plein de poésie et de fraîcheur.2 Issu de « l’arbre qui donne tout » (Kalpavriksha) selon les Indiens, cette eau ne peut, a priori, qu’être bénéfique pour la santé.3 Attention toutefois de ne pas en boire à gogo, du fait d’un risque d’hyperkaliémie avéré…4 et là c’est nettement moins sympathique ! Le cosmétologue hésite sur le nom INCI à employer. La logique serait « cocos nucifera aqua ». Introuvable pourtant à l’inventaire européen ! « Cocos nucifera water », en revanche, est connu comme le résultat de la distillation à la vapeur d’eau de la noix de coco.5 Pas en accord avec l’obtention de l’eau de coco contenue dans la noix ! Cocos nucifera fruit juice. A la fois « agent conditionneur, humectant, émollient »6 correspondra, à notre avis, au lait de coco, tant parler d’émollience pour un produit fortement aqueux parait inadapté. Allez, on passe à table pour parler de cette boisson énergisante pour sportifs adeptes des produits naturels.
L’eau de coco, qu’est-ce concrètement ?
L’eau de coco est la partie aqueuse de l’endosperme de noix de coco. Il faut la distinguer du lait de coco, ingrédient correspondant aux produits liquides obtenus en râpant l'albumen solide avec ou sans addition d'eau. L’eau de coco est une boisson, utilisée pour étancher la soif, alors que le lait de coco est plutôt réservé comme ingrédient culinaire, permettant la réalisation de recettes de cuisine traditionnelle. L’eau de coco (95 % d’eau) est, comme son nom l’indique, beaucoup plus riche en eau que le lait de coco (seulement 50 % d’eau). Très étudiée depuis les années 1940 par la communauté scientifique, l’eau de coco est considérée comme un aliment santé, dans de nombreux pays. Dans certaines régions, l’eau de coco est utilisée pour la réhydratation et ce tant par voie orale que par voie parentérale.7 Protection du cœur (vis-à-vis de l’infarctus du myocarde), protection des vaisseaux (effet anti-hypertenseur)... l’eau de coco est mise à toutes les sauces thérapeutiques. Excellent nutriment pour les cultures, excellent ingrédient cosmétique (et pourquoi pas un effet anti-âge ?), on en viendrait presque à rêver... de fontaines à eau de coco !8
L’eau de coco, qu’est-ce chimiquement ?
95 % d’eau... Voilà, c’est dit. 2,5 % (m/m) de sucres (saccharose et glucose en tête), 0,2 % de lipides, des minéraux en pagaille, potassium en tête (250 mg/100 g), suivi du sodium (105 mg/100 g), puis du magnésium (25 mg/100 g), du calcium (24 mg/100 g) et du phosphore (20 mg/100 g). En quantité moindre le fer (0,29 mg/100 g), le manganèse (0,14 mg/100g), le zinc (0,10 mg/100 g), le cuivre (0,04 mg/100 g) et le sélénium (0,001 mg/100 g). Des vitamines (vitamine C en tête à la teneur de 2,4 mg/100 g), des acides aminés (acide glutamique en tête (0,165 g/100 g)). Et puis des phytohormones... les auxines, la 1,3 diphénylurée et les cytokinines. Parmi les auxines, l’acide indole-3 acétique est retrouvé à des teneurs variant entre 0,25 et 1,45 microgrammes/mL.8
L’eau de coco, en bref
Chercher de la bibliographie sur l’huile de coco... fastoche.9 Les applications cosmétiques sont nombreuses, les publications aussi. Pour l’eau de coco, ça se corse un peu. Beaucoup de publications, mais aucune franchement cosmétique. Il nous faut donc broder avec ce que l’on a et voir, en cette eau, un excipient intéressant, qui nous changera un peu de l’eau purifiée, de l’eau thermale ou de l’eau florale. Un ingrédient exotique qui s’accorde bien avec les produits d’hygiène... On n’en attendra pas une manne cosmétique et ce, en particulier, dans le cas des formules en contenant un pouillème. Plus qu’une fontaine de jouvence, on y verra donc un excipient-marketing sympathique qui, à défaut de réaliser une action révolutionnaire, apportera la touche de rêve qui va bien.
Bibliographie
1 Burns DT, Johnston EL, Walker MJ., Authenticity and the Potability of Coconut Water - a Critical Review., J AOAC Int., 2020 Jun 1;103(3):800-806
2 Patel RM, Jiang P, Asplin J, Granja I, Capretz T, Osann K, Okhunov Z, Landman J, Clayman RV., Coconut Water: An Unexpected Source of Urinary Citrate., Biomed Res Int., 2018, 1;2018:3061742
3 DebMandal M, Mandal S., Coconut (Cocos nucifera L.: Arecaceae): in health promotion and disease prevention., Asian Pac J Trop Med., 2011 Mar;4(3):241-7
4 Hakimian J, Goldbarg SH, Park CH, Kerwin TC., Death by coconut., Circ Arrhythm Electrophysiol. 2014 Feb;7(1):180-1
5 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=55635
6 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=55634
7 Kuberski T, Roberts A, Linehan B, Bryden RN, Teburae M., Coconut water as a rehydration fluid., N Z Med J., 1979, 8, 90, 641, 98-100
8 Yong JW, Ge L, Ng YF, Tan SN., The chemical composition and biological properties of coconut (Cocos nucifera L.) water., Molecules., 2009, 9, 14, 12, 5144-64
9 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/huile-de-coco-issue-de-l-arbre-de-vie-what-else-1917/
Composition
Tahiti douche à l’eau de coco : Aqua, sodium laureth sulfate, glycerin, cocamidopropyl betaine, sodium chloride, parfum, cocamide MEA, sodium salicylate, sodium benzoate, polyquaternium-7, citric acid, tetrasodium EDTA, cocos nucifera fruit juice, benzyl salicylate, coumarin, limonene, linalool.
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