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L’amour fraternel passe par l’application de crème solaire !

> 19 mars 2020

L’amour fraternel passe par l’application de crème solaire !

Trente ans après sa sortie sur les écrans français, le film Rain Man de Barry Levinson est toujours aussi touchant. Rain Man, c’est Raymond Babbitt, une personne autiste qui vit en institution. Son frère Charlie Babbitt, un jeune revendeur de voitures de luxe, est informé en peu de temps du décès de son père, du fait qu’il est quasiment déshérité au profit d’une tierce personne et que cette personne n’est autre qu’un frère aîné dont il ne soupçonnait pas l’existence.

Charlie c’est le type égoïste et désagréable au possible. L’argent occupe une place importante dans sa vie ; sa fiancée, Susanna est là uniquement pour faire joli. Aucun dialogue ne semble possible avec ce garçon qui jongle en permanence avec les soucis d’argent.

Raymond c’est le type hors norme et agaçant au possible. Sa mémoire infaillible lui permet de citer toutes les catastrophes aériennes liées aux différentes compagnies ; il est capable d’évaluer tous les cure-dents échappés d’une boîte d’un seul coup d’œil, de compter les cartes à une table de casino d’une manière exceptionnelle, de réciter des sketchs entiers sans oublier une seule réplique... Ray est hors norme ! Pour arriver à affronter la vie, il lui faut rester enfermé dans un cocon familier qui apaise ses frayeurs. Son dentifrice antitartre est le même depuis des années, n’allez pas lui changer. Les caleçons, on les achète 400 Oak Street à Cincinnati et pas ailleurs...

Pour récupérer le pactole paternel, il n’y a pas 50 solutions. Charlie doit faire copain-copain avec Ray et si possible en obtenir la tutelle. Commence alors une escapade à deux sur les routes américaines dans une belle décapotable.
Les rapports entre les deux frères, pas tout à fait ennemis, mais pas complètement amis non plus, débutent par un « Ah Ah » (expression employée par Ray lorsqu’il est désarçonné par une situation) et se termine sous la forme d’un « Pote à moi » !
On ne devient pas deux frères en un instant, mais on peut quand même s’apprivoiser en vivant 48 heures ensemble. Le cadet

Charlie comprend très vite que l’aîné, Raymond, a besoin de lui pour affronter la vie.
Le « Pote à moi » va donc progressivement devenir moins égoïste et plus attachant. On découvre, avec ce film, un nouveau bénéfice de la crème solaire : servir de liant pour unir deux frères !

Alors que Ray souhaite voyager en plein soleil, en décapotable, Charlie se voit obligé de lui tartiner le visage de crème solaire, afin de lui éviter de cuisants coups de soleil. A la question « Comment tu te sens ? », Ray va avouer : « Très glissant ». Et pourtant, le crémage est loin d’être réalisé de manière homogène et efficace...

Du baiser mouillé de Susanna à la leçon particulière de danse, en passant par un arrêt dans une cabine téléphonique, ce film cumule les scènes cultes et les situations cocasses.

Les amateurs de cosmétiques retiendront le bain moussant de Susanna et le crémage de Ray sur le bord d’une autoroute.

L’amour fraternel finalement, ça passe par des gestes tout simples... commander la pizza préférée, placer le lit de la bonne façon, toujours à côté d’une fenêtre, faire le maximum pour ne pas manquer une émission préférée, faire un bon stock de crème solaire pour se protéger ensemble des méfaits du soleil... des leçons pleines de bon sens, pour affronter les vicissitudes de la vie main dans la main.

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