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L’alcool, un ingrédient qui fait monter la température !

> 13 juillet 2018

L’alcool, un ingrédient qui fait monter la température ! L’alcool est une substance fortement impliquée dans les phénomènes de brûlures accidentelles. Boire de l’alcool volontairement enflammé, par défi, se trouver assis face à un barman qui a décidé de faire le show en mettant sur son bar une boisson enflammée, faire le show soi-même en mettant le feu à une boisson alcoolisée dans une boîte de nuit… autant de situations qui, à défaut de procurer la gloire, conduisent directement aux services des urgences (D.J. Mowatt, I.S. Whitaker, K.D. Dunn, Burns due to flaming alcoholic beverages in the UK: A mini series and experimental study, Burns, 34, 2, 2008, 281-283).

Dans les années 1990, le Dr Chakrabarty alerte sur un cas de brûlure imputable à un cosmétique. L’histoire est celle d’un jeune homme de 26 ans barbu (la précision a toute son importance) qui a appliqué, au niveau de son cou, une lotion après-rasage alcoolisée (alors qu’il ne s’est pas rasé !). Quelques secondes plus tard, il allume une cigarette… et se retrouve brûlé au niveau de la zone d’application du cosmétique, du fait de l’inflammabilité des vapeurs d’alcool. C’est à l’aide d’une couverture qu’il arrive à éteindre le feu. Puis, il s’asperge d’eau froide afin de rafraîchir la zone de peau atteinte. Pour calmer la douleur, il se dirige vers l’armoire à pharmacie et prend un analgésique ! Le lendemain, il se rend au Frenchay Hospital de Bristol où il se voit appliquer une pommade antibiotique. Le surlendemain, un débridement chirurgical est réalisé, suivi d’une greffe de peau. Cinq jours plus tard, la greffe étant prise, le patient est renvoyé chez lui (K.H. Chakrabarty, I. Taggart, D.A.R. Burd, Aftershave burns, Burns, 20, 4, 1994, 367). Moralité de l’histoire : il est indispensable d’utiliser les cosmétiques à propos (un après-rasage est appliqué sur une peau rasée dans le but de l’aseptiser, de la rafraîchir) et ne jamais faire deux choses à la fois (fumer ou appliquer un cosmétique, il faut choisir).

Ce type d’accident n’est pas sans rappeler les mésaventures arrivées à deux adultes ayant utilisé des solutions anti-poux à base de cyclométicone et/ou diméticone et ayant voulu fumer une cigarette dans la foulée (pour l’une d’elle 4 heures après l’application tout de même) (Q.O. Tang, B.L.M. Way, J. Leon-Villapalos, Burns due to dimeticone with cyclometicone 5 excipient anti-lice lotion, Burns, 39, 4, 2013, 828-829). Cosmétiques et cigarettes ne font pas toujours bon ménage !

Enfin pour conclure, rappelons notre réticence vis-à-vis de l’alcool dans les cosmétiques (https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/l-alcool-un-ingredient-a-rechercher-afin-d-eviter-les-cosmetiques-qui-en-contiennent-47/) (https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/pas-d-alcool-dans-les-produits-de-protection-solaire-svp-223/).

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