Nos regards
Hubert de Givenchy, in memoriam

> 13 mars 2018

Hubert de Givenchy, in memoriam Né le 20 février 1927 à Beauvais, Hubert James Taffin de Givenchy fonde, alors qu’il n’a que 25 ans, la Maison de Couture éponyme (de Ferrière le Vayer M. Des métiers d'art à l'industrie du luxe en France ou la victoire du marketing sur la création, Entreprises et Histoire, 2007, 46, 157-176 ; Olorenshaw R. Luxury and the recent economic crisis. Vie & science de l’entreprise, 2011, 188, 72-90). Grand collectionneur d’art, il cultive l’élégance pour lui-même et sait la reconnaître chez les autres (Peyré Y. Jacques Doucet dans l’histoire de la bibliophilie : un éclat et une rupture sans vrai lendemain. Revue d'histoire littéraire de la France, 2015, 115, 127-136.). D’emblée en 1952, il lance une collection, les « separates », qui devait marquer d’une manière assez définitive l’histoire de la mode par ses blouses si caractéristiques à coordonner avec des jupes non moins reconnaissables, portées par le mannequin-vedette, Bettina Graziani (https://www.givenchy.com/fr/fr/maison-history-history-of-the-house.html). Une de ces « pièces icôniques » fut aussi la robe chemise. Une robe doit « embellir la femme qui la porte et non la déguiser », soulignait, avec bon sens, le créateur. (https://www.20minutes.fr/mode/2236235-20180312-deces-hubert-givenchy-robe-chemise-mix-and-match-garde-robe-doit-beaucoup-couturier) Si cette sentence est particulièrement judicieuse, il n’en reste pas moins que les femmes célèbres qu’il a habillées, de Grace de Monaco à Lauren Bacall, en passant par Elizabeth Taylor, Farah Diba et Brigitte Bardot, sans oublier Audrey Hepburn, qui fut sa muse et une amie proche (D. Veillon, L'élégance vue par Givenchy. Vingtième siècle, 1992, 35, 96-98) seraient restées belles, même déguisées…

En 1969, la Maison Givenchy s’intéresse aussi aux hommes et lance la ligne masculine « Gentleman Givenchy » qui devient rapidement une référence dans l’univers de la mode masculine.

Chez Givenchy, comme chez d’autres grands couturiers français, l’univers cosmétique va rapidement rejoindre l’univers de la mode. C’est en 1957 qu’est créé, tout spécialement pour Audrey Hepburn, le parfum « Oh my ». Il sera suivi, en 1959, du parfum « Monsieur », aux notes hespéridées boisées de bergamote, citron, verveine et lavande, à destination des hommes (https://www.givenchy.com/fr/fr/maison-history-history-of-the-house.html). Depuis 50 ans, de nombreuses créations ont été proposées à notre odorat (Gentlemen only, Dahlia divin, Live Irrésistible…). Des produits pour le maquillage des lèvres, des yeux, du teint et des produits de soin (gamme L’intemporel) viennent compléter l’univers Givenchy. Notre propos aujourd’hui n’est ni d’approuver, ni d’improuver leur composition, les circonstances ne s’y prêtant pas…

Après plusieurs décennies de création et l’intégration de la société au groupe LVMH en 1988, Hubert de Givenchy se retire en 1995, à Romilly-sur-Aigre, en Eure-et-Loir, au château du Jonchet, où il vient de s’éteindre. In memoriam.

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