> 18 mars 2023
Allez… départ pour les Pâturages du Ciel, autrement dit la vallée de Corral de Tierra, à Monterey, en Californie !
« Un matin, ils furent là, un vieil homme et sa vieille femme, gens squelettiques à la peau jaune et tirée et luisante sur leurs pommettes saillantes. »1
« Mae était une jolie jeune fille aux joues rondes et douces au toucher, aux lèvres mûres. Elle avait un corps sensuel, mais sous son menton, une jolie et douce courbe annonçait un futur embonpoint comme celui de sa mère. »
« Jimmie était plutôt un beau jeune homme, mince et bien fait, aux yeux et aux cheveux noirs. » « Le garçon était […] joli de visage, la bouche bien dessinée et sensuelle, et ses yeux brillaient de cette arrogance que prennent les lycéens. » « Ses cheveux luisaient de brillantine, et toute son allure et son maintien étaient d’un libertinage qui faisait toutes les filles des Pâturages du Ciel ricaner et se tortiller d’admiration et d’embarras. »
« Manfred, le plus jeune garçon, ordinairement appelé Manny, était un enfant grave de sept ans, dont le visage était hâve et tiré, à cause des amygdales. »
« Edward Wicks avait un visage brun et rude, des yeux petits et froids, presque dépourvus de cils. »
Sa fille, « Alice grandit et devint de plus en plus splendide. Sa peau était aussi brillante et éclatante que les coquelicots, ses cheveux noirs avaient la douce frisure des tiges de fougère, ses yeux contenaient la promesse des ciels un peu voilés. » Elle « était parfaitement inconsciente de sa beauté. »
« Hélène Van Deventer était une grande femme, au visage effilé, beau, et aux yeux tragiques. » « A vingt-cinq ans, elle épousa Hubert Van Deventer, chasseur au teint vermeil qui passait six mois par ans à vouloir abattre telle ou telle sorte de créature. Trois mois après le mariage, Hubert se tua, son fusil étant parti comme il se prenait le pied dans un mûrier ». A partir de là, « le deuil continua sans interruption » pour sa veuve…
Elle « était très jeune et très jolie ; trop jeune et dangereusement jolie, pensaient les hommes mûrs de la vallée. »
Il est d’une fainéantise crasse. « Les cheveux blonds et clairsemés de Junius restèrent sans soins ». Incapable de prendre soin de lui… alors ne parlons pas de la ferme… Pas non plus de ses enfants, tel le petit Robbie. « Sa longue chevelure tombait sur ses yeux gris, comme les mèches d’un poney sauvage. »
Le temps va passer… « C’était Junius dépouillé de sa barbe ». Il était devenu « si vieux. Même ses yeux, qui avaient été jeunes, semblaient vieux. Mais évidemment il était pâle, parce que la barbe avait protégé sa peau de la brûlure du soleil. »
« Elles mettaient de la passion à renier toute trace de sang indien, et relevaient leurs manches jusqu’au coude pour montrer la blancheur de leur peau. »
« Allen était si timide, et si épouvanté de son propre aspect qu’il avait essayé de se laisser pousser les favoris pour dissimuler son visage ; mais son poil épars poussait à tort et à travers et ne réussissait qu’à accentuer son aspect simiesque. »
De lui, on retiendra « les cheveux les plus blancs. Des cheveux d’un vrai bleu-blanc, soyeux, un grand plumeau. » « C’est un beau vieillard. »
« Raymond Banks était un homme robuste. » « Ses gros avant-bras, son cou jusqu’au fond du col, son visage et surtout ses oreilles et son nez étaient péniblement brûlés et gercés. Ses cheveux blonds et rares n’avaient pu empêcher son crâne de rougir sous l’action du soleil. Les yeux de Raymond étaient remarquables, car, tandis que ses cheveux et ses sourcils étaient jaune pâle, de ce jaune qui accompagne habituellement les yeux bleu clair, les yeux de Raymond étaient noirs comme la suie. Sa bouche, aux lèvres charnues, était joviale, et parfaitement en désaccord avec son long et vilain nez crochu. Le soleil avait terriblement puni le nez et les oreilles de Raymond. Il n’y avait guère d’époque de l’année où ils ne fussent à vif et pelés. »
« La nuit était parfumée d’une douce odeur de sauge. » ou encore « l’odeur de sécheresse et d’abandon de la terre, depuis longtemps privée de soleil. », « une pièce commune chauffée, étouffante qui sentait toujours les pommades âcres, et les spécialités pharmaceutiques », « les odeurs de la vieillesse, des pommades et des fleurs fanées. »
En Californie, entre Salinas et Monterey, des familles de fermiers nous sont décrites par Steinbeck avec toujours une grande tendresse et beaucoup de poésie de la part de l’auteur.
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour cette illustration.
1 Steinbeck J., Les Pâturages du Ciel, folio, 2020, 341 pages
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