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Farce savonneuse au pays de Winnie-le-Pouh !

> 22 octobre 2020

Farce savonneuse au pays de Winnie-le-Pouh !

Avant d’être un personnage de dessin animé bien connu des enfants, Winnie-le-Pouh a été la peluche préférée d’un petit garçon nommé Christophe Robin.1 Celui-ci est haut comme trois pommes et traîne son ourson partout. Baptisé Winnie (abréviation du prénom féminin Winnifred) par son propriétaire, l’ours en question est bien pourtant un garçon ! Christophe sait argumenter sur le sujet : « Winnie-LE-Pouh ». Tu ne sais pas ce que LE veut dire ?

Les aventures de Winnie, nées de l’imagination d’une maman et de son petit garçon, ont été retranscrites sur le papier par un papa, Alan Alexander Milne, puis traduites de l’anglais par Jacques Papy et illustrées par Ernest Howard Shepard. Cela fait bien du monde à se glisser dans la forêt enchantée, une forêt peuplée d’animaux sympathiques, tous prêts à vivre de nombreuses aventures.

Christophe est, pour sa part, un petit garçon très gentil, qui prend sagement son bain tous les soirs et aime que son père l’accompagne dans la salle de bain (« Tu viens me voir prendre mon bain ? ») pour pouvoir, sans nul doute, continuer à lui raconter toutes les histoires qui lui passent par la tête.

Winnie est un ourson un peu poète, un peu simplet, qui s’imagine dans la peau d’un nuage, afin de pouvoir se procurer le miel des abeilles en toute sécurité. Qui pourrait craindre un petit nuage ?

Cet ourson gourmand, qui passe son temps le nez plongé dans un pot de miel, n’est pas le seul à peupler la chambre de Christophe. Il y a aussi un Lapin lettré, un petit cochon (Cochonnet) attendrissant, un vieil âne gris particulièrement grognon (c’est Hi-han), un Hibou plein de sagesse et très savant, qui sait écrire « rhododendron » et « encyclopédie » et une maman kangourou (Kangou) et son petit (Petit Rou).

Ne croyez pas que l’entente parfaite règne parmi les peluches de Christophe. Il existe des tensions, des jalousies. Hi-han a le sentiment d’être malaimé ; Winnie, Lapin et Cochonnet trouvent que Kangou et son petit sont de trop...

Pour faire partir Kangou, l’enlèvement de Petit Rou est programmé. Cochonnet, qui fait à peu près le même poids, saute dans la poche de maman kangourou, pendant que Lapin décampe avec Rou. Maman kangourou n’est pas dupe. Afin d’arroser l’arroseur, elle décide de faire comme si de rien n’était. Cochonnet va donc devoir prendre son bain. Et pourquoi pas un bain froid ? « Cochonnet qui n’avait jamais vraiment aimé se baigner, frissonna d’un grand frisson d’indignation » et se dit qu’il était temps de dire la vérité à Kangou. Tututut, mon petit Cochonnet... Maman kangourou n’en a pas finit avec toi... Elle ne cède pas et continue à faire comme si elle ne voyait pas la différence entre Cochonnet et son Petit Rou ! Elle sort donc du placard un « gros morceau de savon noir », propulse Cochonnet dans la baignoire et se met à frotter « énergiquement » la pauvre victime, « avec un grand morceau de flanelle imprégné de mousse de savon. » Cochonnet tempête, crie, et finit par avaler du savon et même une « bouchée de flanelle savonneuse ». Après le bain, une friction avec une serviette. Mais ce n’est pas tout... Maman kangourou fait durer la leçon en parlant de prendre un remède qui rend « grand et fort », afin de ne pas « rester petit et faible comme Cochonnet ». Heureusement, Christophe arrive enfin pour rétablir la vérité...

Pendant ce temps-là, Lapin joue tranquillement avec Rou et se met à éprouver pour lui « une affection de plus en plus grande ». La méchante farce a mal tourné pour Cochonnet, qui sort de l’aventure propre comme un sou neuf ; elle permet, en revanche, de souder fortement l’équipe des peluches.

Et hop... Voilà Winnie qui se traîne à nouveau derrière Christophe. C’est à nouveau l’heure du bain ! « Bing, bing, bing », Winnie monte l’escalier sur le dos ; Papa va continuer à causer avec Christophe et puis ce sera le moment d’aller dormir dans la forêt des rêves bleus.

Bibliographie

1 Milne A.A. Histoire d’un ours comme ça, Presses de la cité, Paris, 1946, 273 pages

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