Eloge de la beauté naturelle et du maquillage nude !
Le bon papa Kinian, agent secret de son état, est tombé sur le trésor de guerre des nazis. Un beau jour, l’agent secret disparaît… mais pas avant d’avoir envoyé à sa fille un testament codé, qui la mène – grâce à la perspicacité de son amie Freda – tout droit à la Banco antiguo de Segurança de Lisbonne.1 Une banque dans laquelle papa Kinian a déposé, avant de s’évaporer dans la nature, une enveloppe scellée, en février 1945, à son arrivée dans la cité. En suivant les instructions contenues dans cette enveloppe, Vicky se retrouve, dans un cimetière suisse, à ragaler dans une urne funéraire (une urne vide de cendres sur laquelle est inscrit le nom de Josef Meier), afin d’y pêcher des titres au porteur !
Comme on peut s’en douter, ce trésor aiguise les appétits de toutes sortes d’individus, dont certains croisent la route de Simon Templar, qui s’empresse de les qualifier de « Tête-de-Brute » et de « Tête-de-Fouine » ! Et puis, il y a aussi un barbichu, qui place des micros dans les chambres d’hôtel et utilise des périscopes pour espionner les jeunes filles un peu trop naïves.
Des Allemands, des Russes (le terrible camarade Uzdanov »), des Américains, des Suisses, des Portugais… tout le monde est sur le pont, afin de tenter d’arriver le premier à accaparer un trésor formidable !
Un coffre au parfum empoisonné
Vicky est à la recherche d’un trésor… un trésor mal acquis qui lui fait un peu peur. Mais pas trop tout de même, puisqu’elle se met en chemin, toute excitée à l’idée de devenir immensément riche.
En se retrouvant à deux pas du coffre qui contient la clé de l’énigme… Vicky s’interroge : « Qu’allait-il s’exhaler de ce coffre ? Quel parfum empoisonné ? »
Simon Templar, un parfum de sable chaud !
Notre héros aux yeux bleus, « d’un bleu insoutenable », nous est présenté, comme de coutume, comme un bel homme aux « traits bronzés », « au teint basané » (expression utilisée 2 fois ici), au « visage bronzé » (expression citée 3 fois dans ce roman) ! Bref à 6 reprises, l’auteur revient sur le caractère hâlé de son séduisant héros.
Une jeune héroïne ravissante, un parfum de naturalité !
Vicky Kinian est une jeune fille blonde, parfaitement « exquise », qui se maquille de manière parfaite, car en toute discrétion (« son maquillage discret rendait ses yeux plus scintillants encore. »). Une jeune fille qui, au lieu de réappliquer son maquillage au cours de la journée, s’efforce de le rendre le plus invisible possible en l’atténuant au maximum (Vicky « atténua son maquillage »).
Une jeune hôtesse de l’air ravissante, un parfum de sieste éternelle !
Freda Oliveros est une ancienne camarade de classe de Vicky retrouvée par celle-ci dans l’avion, qui l’emmène à Lisbonne. Une belle brune, qui se paierait bien une petite aventure avec Curt Jeager, le compagnon de voyage de sa jeune amie. Pour ce faire, l’hôtesse de l’air, qui dispose de quelques jours de congé à terre, fait une bonne petite « sieste » dès l’arrivée (« rien de tel pour embellir le teint »). Freda sera sans pitié pour Vicky : « Je veux être en beauté ce soir pour te soulever ton soupirant… » !
Pauvre Freda… Elle sera assassinée très rapidement. Un peu trop curieuse, la jeune fille !
Un séduisant cinquantenaire, un parfum de corruption !
Curt Jeager s’est collé aux semelles de Vicky. Bien décidé à détourner le trésor à son compte, il s’installe dans l’avion, à côté de la jeune fille et commence une technique de rapprochement. Opération séduction en se réveillant après un long somme : « Le temps de faire ma toilette, de me raser et je serai tout à fait dispos. » Et cela marche… Vicky, conquise, ne voit pas le danger qu’il y a à fréquenter ce sinistre individu.
Un répugnant comparse, un parfum dégoûtant !
Le dénommé Pedro est chargé des basses besognes. Sa peau sent « affreusement mauvais, un mélange de vieux tabac, de morue, de crasse. »
Et un avis tranché au sujet de la beauté sophistiquée
Curt semble bien décidé à faire d’une pierre deux coups. Pour mettre la main sur le trésor des nazis, il n’hésite pas à conter fleurette à la jeune Vicky, lui faisant compliment de sa beauté naturelle. « Magnifique, miss Kinian ! Je l’avais deviné, à vous entendre : vous ne ressemblez pas à toutes ces perruches préoccupées seulement de se barbouiller le museau et de se faire attendre. »
Heureusement, Simon veille. Curt n’aura, ni le trésor, ni Vicky !
Le Saint prend l’affût, en bref
Affaire juteuse pour Vicky et Simon qui, après bien des aventures, arrivent à éliminer leurs ennemis et à se partager un fort joli pactole.
Bibliographie
1 Charteris L., Le Saint prend l’affût, Librairie Arthème Fayard, 1960, 190 pages

