> 28 juillet 2020
La société Lancaster possède une solide expertise dans le domaine de la protection solaire. Le SPF affiché est en général en accord avec le SPF déterminé dans notre laboratoire.1 Cette société dont le nom est un hommage direct aux bombardiers anglais libérateurs semble survoler le domaine de la photoprotection avec brio depuis des années.
Au rayon des vinaigrettes solaires – on les aura toutes testées ! – Lancaster a également son prétendant. Ce biphasé – baptisé « eau de protection solaire » - ne contient pas que de l’eau et c’est plutôt une bonne chose. De nombreuses substances lipophiles, des filtres UV (7 filtres UV), du parfum (et ses allergènes) viennent flirter avec l’eau. Un joli colorant orange nous rappelle que ce produit est un produit solaire. Le mélange éphémère montre à quel point eau et huile sont ennemis. Un peu d’alcool s’est égaré dans la formule. Dommage !
Parmi les 7 filtres incorporés, on a la surprise de trouver le 4-méthylbenzylidène-camphre, un filtre que l’on pensait totalement abandonné par l’industrie cosmétique du fait d’une sorte d’hallali bien orchestrée par certaines voix souterraines. Ce filtre a mauvaise réputation (on le dit oestrogénique – cet effet est toutefois 3 millions de fois moins important que celui du 17 bêta-oestradiol ce qui ne le classe pas parmi les molécules les plus préoccupantes).2 Il est, à titre d’exemple, beaucoup moins oestrogénique que le soja !3 Du point de vue de son efficacité, ce filtre se classe dans la moyenne ; ce n’est ni le meilleur ni le moins bon.
En passant du côté du laboratoire, tout s’éclaire. Le SPF obtenu est de 50 et le Facteur de protection UVA de 24. Dans ces conditions, difficile de résister à la baignade. Un test de résistance à l’eau est pratiqué avec 2 bains successifs de 20 minutes chacun, l’eau de protection solaire Lancaster s’accroche de toutes ses forces à la plaque permettant de réaliser le test… Une résistance à l’eau de 100 % est obtenue. Rien à dire ce produit est à la fois efficace à la hauteur annoncée et résistant à l’eau (pas de pollution intempestive).
Les produits solaires qui ne trichent pas avec les indices ne sont pas si nombreux que cela. Même si le biphasé est loin d’être notre forme galénique (en est-ce bien une ?) préférée, chapeau pour cette eau de protection solaire (qui n’est pas composée que d’eau) qui plane largement au-dessus des autres biphasés du marché.
Un grand merci à Mme Eva Paparis pour la détermination des indices publiés ici.
Bibliographie
1 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/lancaster-in-vitro-veritas-229/).
2 Margret Schlumpf et al., Endocrine activity and developmental toxicity of cosmetic UV filters – an update, Toxicology, 205, 2004, Pages 113 – 122
Composition
Eau de protection solaire SPF 50 : Aqua/water/eau, diisopropyl adipate, dicaprylyl carbonate, octocrylene, glycerin, homosalate, bis-ethylhexyloxyphenol methoxyphenyl triazine, isohexadecane, phenylbenzimidazole sulfonic acid, butyloctyl salicylate, butylmethoxydibenzoylmethane, 4-methylbenzylidene camphor, isoamyl p-methoxycinnamate, undecane, alcohol, tridecane, benzyl salycilate, citral, citronellol, dimethylmethoxy chromanol, disodium EDTA, ethylhexylglycerin, geraniol, hexyl cinnamal, limonene, linalool, mauritia flexuosa fruit oil, sodium chloride, sodium hydroxide, squalane, tocopherol, tocopheryl acetate, ubiquinone, parfum/fragrance, D&C Red N°17 (CI 26100).
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