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Du maquillage, une teinture capillaire, un kit pour clown, ça déménage à l’hôpital chez Suzanne Pairault !

> 08 juillet 2021

Du maquillage, une teinture capillaire, un kit pour clown, ça déménage à l’hôpital chez Suzanne Pairault !

Qu’il fait bon vivre à Rouville, un hôpital des Deux-Sèvres, dirigé par le professeur Martel, l’inventeur de la pince éponyme. Oui, mais justement, lorsque cette pince disparait mystérieusement, puis réapparait, non moins curieusement, tous les regards se tournent vers Florence, une infirmière fiancée à un jeune interne, parti faire un stage aux Etats-Unis.1 De tels soupçons sont insupportables pour une jeune fille qui considère le personnel de Rouville comme une seconde famille. Baluchon sur l’épaule, voici donc Flo à la recherche d’une nouvelle place. Un poste en pédiatrie, à Paris, dans un hôpital flambant neuf... pourquoi pas ? Et puis, là, il y a un petit garçon qui semble malheureux comme les pierres. De quoi oublier son chagrin !

Des yeux gris et une jolie coiffe sur la tête

Florence possède de charmants yeux gris. Coquette, elle place sur sa tête, chaque matin, après sa toilette, une pimpante coiffe, bien calée sur ses cheveux. A Boisneuf, la coiffe n’est plus de mise. « Eh bien, je vous conseille de l’enlever avant de descendre. Il vaut mieux qu’on ne vous voie pas avec ça sur le crâne. Ca ne se porte plus, ces machins-là. »

Un couple odieux, un maquillage outrancier

Le petit Renaud réclame sa maman, depuis son arrivée à l’hôpital. Pour l’instant, il n’a reçu que la visite de ses oncle et tante, des personnages peu sympathiques. L’homme est « assez gras » et un peu chauve ; la femme « maigre, très maquillée, les cheveux teints en blond vif ». M. et Mme Siebel ne sont pas si beaux que cela (si belles - si beaux !) ; ils sont surtout très antipathiques et ce, d’autant plus, que l’on apprend qu’ils ont décidé de retirer la garde de leur neveu à la nourrice (Mme Fraysse) qui s’occupe de lui depuis qu’il est tout bébé. Ayant perdu ses parents lors d’un accident d’avion, il y a des années, Renaud était jugé chose négligeable, jusqu’à ce qu’il devienne l’héritier d’une grand-tante richissime. De quoi éveiller l’appétit de gens malhonnêtes !

Une nourrice sympathique au teint hâlé

Mme Fraysse, la nourrice qui élève Renaud depuis son plus jeune âge, est une solide fermière (sa ferme est à Chamigny, près de la Ferté-sous-Jouarre), aux « cheveux très clairs » et au « teint hâlé de campagnarde ». Pas de maquillage, pour cette femme « nature », naturellement bonne et tendre pour son petit Renaud.

Un clochard sympathique qui aime les cosmétiques

Et puis, il y a bien sûr Camus, le grand ami de Flo, un clochard au grand cœur, qui souffre d’un ulcère à l’estomac et arrive, comme par hasard, à Boisneuf, pour une mauvaise entorse, faite alors qu’il s’apprêtait à filer à Nice. Camus, l’ami des enfants, n’hésite pas à passer à la pharmacie de l’hôpital, pour chiper des tubes de couleur et s’en peinturlurer les joues. Suzanne Pairault nous révèle que ces tubes de couleur sont utilisés « pour marquer » les étiquettes. Un drôle de maquillage... réussi toutefois, lorsque l’on constate le succès remporté auprès du public juvénile. Au poste de garde, séance « démaquillage » obligatoire, avant de revenir paisiblement dans l’aile réservée aux adultes.

Camus, l’ennemi des douches !

Un député cellulitique qui arrange l’affaire

M. Groult, l’ami de M. Martel, député et avocat, à l’allure juvénile, du fait de « cheveux mi-longs » et de costumes de sport va arranger les affaires de Renaud. Lorsque le député vient à Rouville, ce n’est pas pour demander conseil, afin de « réduire » sa « cellulite » (quoique !), mais c’est pour démêler les fils de l’affaire qui tracasse Mme Fraysse. Celle-ci sera prise en charge par le bon député et pourra désormais vivre tranquillement avec son fils, loin du couple Siebel.

Florence s’en va et revient, en bref

Chez Suzanne Pairault, les infirmières soignent les patients et résolvent les problèmes de famille. Les méchantes femmes abusent de cosmétiques, les gentilles infirmières en sont en revanche extrêmement sobres. Et puis, en ce qui concerne la pince Martel, sachez que c’est le jeune Nino, un artiste de cirque, qui s’est amusé à grimper au 3e étage, en passant non par l’ascenseur, mais par les balcons histoire de montrer que ce n’est pas un passage à l’hôpital qui peut avoir raison de sa grande souplesse.

Bibliographie

1 Pairault S., Florence s’en va et revient, Hachette, Bibliothèque verte, 1983, 151 pages

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