> 04 mars 2022
1986, Jean-Jacques Goldman se fait voyeur pour décrypter la vie de sa voisine,1 une voyeuse qui « vit sa vie par procuration, devant son poste de télévision ».
Le ménage (La journée se passe/ Repasser, poussière/ Y’a toujours à faire), les soins cosmétiques (Des crèmes et des bains/ Qui font la peau douce/ Mais ça fait bien loin/ Que personne ne la touche), Jean-Jacques Goldman sait tout sur celle dont il dresse un portrait si précis. Se déplaçant, à pas feutrés, dans l’appartement de cette femme sans âge, vivant seule, entre une télévision et des magazines à scandale, Jean-Jacques glane plein d’informations sur son quotidien.
Furetant dans tous les coins, le chanteur/compositeur ouvre le placard à balais (dans lequel personne n’est caché), fouille dans tous les tiroirs du meuble de la salle de bain. Les cosmétiques sont nombreux - c’est normal, sa voisine connaît les routines-beauté de toutes les stars du moment et se plaît à copier toutes leurs manies en matière de produits de beauté, fait un tour sur le balcon, lieu de rendez-vous de tous les pigeons du quartier.
Un cœur en hiver, sans personne à aimer, la vie de la voisine de Jean-Jacques Goldman n’est guère enviable. Pour rêver, pas besoin d’alcool, en revanche des litres et des litres de bain moussant pour noyer le chagrin et faire comme si...
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour cette illustration de JJG !
1 https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vie_par_procuration
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