> 21 novembre 2024
L’album L’enfance de Bécassine est d’importance, puisque c’est dans cet album que l’on apprend pourquoi la petite Annaïk Labornez a été surnommée par son oncle et parrain, l’oncle Corentin, du surnom de Bécassine.1 Le pauvre oncle s’exaspère ; le prénom Annaïk est tellement répandu que, lorsqu’il appellera sa filleule dans le bourg de Clocher-les-Bécasses, il verra arriver en courant 15 fillettes, jeunes filles ou femmes du même nom ! Le jour du baptême de sa filleule, l’oncle apporte en cadeau des bécasses, chassées du jour… Un excellent et ironique surnom, pour une petite fille dont le nez est aussi petit que celui de la bécasse est grand !
Bécassine n’aime guère l’heure de la toilette. Elle a, c’est du moins sa mère qui le dit, un jour, fait preuve d’une volonté féroce pour y échapper. Couchée dans le même berceau que sa cousine Marie Quillouch, Bécassine aurait renversé la bassine prête pour son bain et envoyé sa cousine dans le coffre à farine… On l’aura compris, Bécassine n’y est pour rien dans cette aventure. C’est le chat Poulet qui est à l’origine de tout ce carnage.
« C’te petite, a-t-elle dit, elle n’aime pas le bain, alors elle a renversé la bassine, elle aime le lait et elle a trouvé l’moyen d’aller le boire. Tout ça à guère plus d’un an ! Quand j’le disais qu’elle a des idées à revendre ! ».
Pour obtenir de la crème fouettée (son délice), Bécassine prend les choses au pied de la lettre. Elle se munit donc d’un grand fouet et se met à fouetter à grands coups une jatte de lait. Tout éclaboussée et déconfite, elle est forcément grondée par ses parents, atterrés du résultat obtenu. Il n’y a plus qu’à la « débarbouiller » et à lui défendre de retenter de nouvelles expériences culinaires.
Simone, la fille de Mme de Grand-Air, possède de belles anglaises. Tous les soirs, miss Nelly lui met « des papillotes », afin d’obtenir les belles frisures que l’on connait.
Miss Nelly, très pédagogue, explique, à Bécassine, la façon d’obtenir les jolies boucles. « Et prenant un morceau de papier, elle roule dessus une des boucles de la petite fille. »
Parfait, se dit Bécassine qui, une fois la leçon de coiffure terminée, se rend directement au potager de ses parents, afin de poser des papillotes aux salades afin de les transformer en choux frisés !
A la noce de sa cousine, Yvonne Quénec, Bécassine porte un joli chou-fleur, en guise de bouquet de demoiselle d’honneur. Bécassine a pris soin de faire une grande toilette, « avec un soin inaccoutumé » ; elle se balade ensuite, fièrement, son chou à la main. Un cadeau qui se mange, quelle excellente idée !
L’enfance de Bécassine est une enfance pleine de bévues… tant la petite Bretonne est naïve à souhait. On ne sait jamais ce qu’elle est capable d’inventer. Avec cela un cœur en or, qui la fait apprécier de tout le village. Et ça, c’est le principal !
1 Caumery, Pinchon, L’enfance de Bécassine, Paris, Gautier-Languereau, 1982, 61 pages
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