> 01 juillet 2017
Si les pharmaciens sont légion dans l’industrie cosmétique, il n’en est pas de même des kinésithérapeutes. Kinésithérapeutes et esthéticiennes ont même une certaine tendance à se regarder de travers. Les uns massent, les autres modèlent… et c’est bien là la pierre d’achoppement.
C’est pourtant Pierre Darphin, un kinésithérapeute, qui est à l’origine du laboratoire éponyme. En 1958, après s’être formé auprès de Jeanne Gatineau, il ouvre son propre institut de beauté, avenue Matignon. Il commence par s’intéresser aux soins anti-âge, puis il élargira progressivement son champ d’action. La notion du sur-mesure (un soin adapté spécifiquement à chaque cliente) est une notion qui concentre toute son attention (http://www.elle.fr/Beaute/Dossiers-beaute/Darphin-fete-ses-50-ans-au-service-de-la-femme-706).
Darphin est une marque de luxe ; on est donc, en droit, d’attendre des prestations haut de gamme.
Celles-ci ne sont, malheureusement, pas au rendez-vous !
Le voile protecteur urbain Intral Peaux sensibles SPF 50 nous a bien déçu et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord son nom : voile protecteur. Ce terme de « voile » léger, aérien est à proscrire dans le domaine de la photo-protection. Pour être bien protégé des UV, il n’est pas question de voile impalpable, mais de couche généreuse de crème dont la viscosité est suffisamment élevée.
Côté ingrédients, là encore, nous sommes exigeantes. Pour atteindre un haut niveau de protection, il n’y a pas 50 solutions, il faut réaliser des associations filtrantes. Filtres organiques et filtres inorganiques doivent être associés afin d’atteindre le niveau de protection annoncé !
Le voile protecteur urbain ne comporte que deux filtres, le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc. Celui-ci n’est pas introduit sous forme de nanoparticules (il n’est pas précisé [nano] dans la liste des ingrédients) mais sous forme pigmentaire. Plus la taille des particules est réduite, plus le produit est efficace. Dans le cas présent, on peut douter de l’efficacité réelle du produit. L’oxyde de zinc, quant à lui, est de taille nanométrique. Il est donc utilisé pour ses propriétés filtrantes et non colorantes. La mention CI 77947 est donc inutile. Seul problème : il est incorporé à très faible concentration.
Les tests réalisés in vitro, au laboratoire, par nos soins, ne font que corroborer ce que la lecture des ingrédients nous laissait supposer. Un SPF de 11 (très éloigné du SPF 50 annoncé) et un Facteur de protection UVA de 6 ont été obtenus par mesures spectrophotométriques.
Ce voile protecteur Darphin est un très bon exemple de produit de luxe dont l’efficacité n’est pas en adéquation avec les mentions affichées sur l’emballage. Nous ne pouvons que répéter ce que nous vérifions, à tout moment au laboratoire : un produit 100% minéral ne peut pas permettre d’atteindre un SPF élevé !
Voile protecteur urbain Intral Peaux sensibles SPF 50 darphin : aqua, dimethicone, titanium dioxide, butyloctyl salicylate, polydiethylsiloxane, C12-15 alkyl benzoate, isononyl isononanoate, diethyl hexyl succinate, neopentyl glycol diheptanoate, methyl trimethicone, butylene glycol, ethylhexyl methoxycrylene, lauryl PEG-9 polydimethylsiloxyethyl dimethicone, silica, laureth-4, cetyl PEG/PPG-10/1 dimethicone, dipentaerythrityl tri-polyhydroxystearate, dimethicone silylate, hydrolyzed wheat protein/PVP crosspolymer, isostearic acid, caprylyl glycol, dimethicone crosspolymer-3, polyhydroxystearic acid, triethoxycaprylylsilane, dimethicone/PEG-10/15 crosspolymer, dipropylene glycol, phenoxyethanol, iron oxides (CI 77491), iron oxides (CI 77492), zinc oxide (CI 77947 nano).
Un grand merci à Mme Eva Paparis pour la détermination des indicateurs d’efficacité de ce produit.
Merci également à notre collègue, Mme Gaëtane Wielgosz, qui nous a prêté gentiment ce produit, le temps d’un test.
Un grand merci, enfin, à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour ce soleil qui a les larmes aux yeux face à ce piètre résultat !