> 27 avril 2021
Superbon, c’est l’histoire d’une rencontre de deux duos, nous dit le site de la marque nouvellement créée.1 D’un côté, des pros issus de l’industrie conventionnelle, Florian Pohl - un L’Oréalien en charge de la communication marketing pour la marque Helena Rubinstein et Volkier Bentinck - un L‘Oréalien également, imprégné de parfum Diesel et chargé aussi de marketing...2,3 de l’autre « des passionnés de formulation bio et naturelle depuis plus de 20 ans », le père et le fils, Luc et Tristan.
Florian et Volkier ne manquent ni d’audace, ni d’humour, puisqu’ils sont venus nous trouver, nous interrogeant et se posant la question de savoir si leurs produits cosmétiques méritaient une place dans ce que nous avons baptisé le musée cosmétique de Mme Tussauds.4 Il fallait oser, ils l’ont fait !
Ils ont commencé par réaliser une analyse au tranchoir de la situation cosmétique, séparant en deux groupes les sociétés en présence, d’un côté les sociétés conventionnelles qui mettent au point des produits cosmétiques performants, bardés de brevets, mais ne se soucient guère de l’innocuité des produits (Ah ! ces perturbateurs endocriniens où ne vont-ils pas se loger ?) ou de leur impact sur l’environnement, de l’autre les sociétés bio, qui misent tout sur l’éthique, oubliant au passage le plaisir, la sensorialité... Le monde de Florian et Volkier est binaire ! Ces deux quadras, qui n’ont certainement pas fait de maths modernes à l’école primaire (comme dans notre bon vieux temps !) ont, d’instinct, voulu réaliser des « patates », avec des intersections. Les ensembles dénommés « cosmétiques conventionnels » et « cosmétiques bio » ont forcément des points communs, que l’on pourra retrouver dans une intersection... Bien sûr, puisque ce sont des cosmétiques. Une fois cet exercice réalisé, Florian et Volkier se sont occupés de la partie inconciliable des ensembles... Inconciliables, pas pour tout le monde, si l’on se place dans le roue de ces marketeurs de génie qui, faisant fi des ensembles, des dénominateurs communs, des patates et des intersections, ont décidé de tirer un trait d’union, une égalité, un pacte de solidarité entre le monde d’où ils viennent et le monde où ils vont, celui de Luc et Tristan.
Qu’est-ce qui est Superbon, dans le domaine cosmétique ? Réponse : c’est un cosmétique susceptible de dérouler ses qualités au kilomètre... Respect de la santé (depuis la mise en place de la réglementation de 1976, c’est le souci premier qui doit primer pour tout fabricant de produits cosmétiques), Innocuité (le respect de la santé passe bien évidemment par la case Innocuité, c’est-à-dire la capacité à ne pas nuire à la santé), Faible impact environnemental, Déchets limités, Durabilité (dans le souci de préserver la planète dont nous ne sommes que locataires), Prix accessibles (le Superbon ne doit pas être réservé aux élites), Respect animal (parce que c’est un mot-clé que l’on doit obligatoirement mettre en avant même si les tests sur animaux ne sont plus pratiqués depuis fort longtemps en Europe), Ethique (parce que c’est un autre mot-clé qu’il est indispensable de dégainer pour montrer que l’on lave plus blanc que blanc) et Plaisir (car le mot cosmétique sans plaisir rime terriblement avec punition).
Maintenant que l’on a fait le tour de la question, penchons-nous sur ces produits qui mettent le superlatif au quotidien.
Tout d’abord le shampooing 2 en 1, une base lavante douce, celle-là même que l’on retrouve chez Corine de Farme,5 chez Dop,6 chez Klorane,7 chez Garnier8 ou encore chez Carrefour.9 Les huiles de tournesol et de jojoba, ainsi que de l’alcool cétéarylique pour un effet surgraissant, un tensioactif cationique (distearoyl/ethyl dimonium chloride), pour un effet conditionneur, du kaolin en tant que poudre de charge complètent la formule.
En matière de shampooings solides, on distinguera deux catégories de cosmétiques, d’un côté les shampooings durs, lisses et doux comme des galets (que l’on pourra comparer à des gâteaux secs qui ne s’imbibent pas facilement) et de l’autre des shampooings nettement moins durs, nettement plus mous, à caractère poreux qui s’imbibent facilement (que l’on pourra comparer au casse-croûte BN, le vrai, l’original, celui qui commence vaillamment dans la main et se retrouve à la nage dans le café ou le chocolat lorsque l’heure du bain a sonné). Pour Superbon, comme pour Garnier, c’est le côté poreux, mou, qui est au rendez-vous. Pour Superbon, le côté artisanal en plus avec des cratères dans le produit qui donnent un peu l’impression d’être en mission sur la lune !
En matière de lait démaquillant solide, la référence est originale. Des tensioactifs non ioniques (distearoyl/ethyl dimonium chloride, glyceryl stearate, decyl glucoside), des agents surgraissants (huiles de tournesol et de ricin, beurre de karité, alcools gras), de l’amidon de maïs pour la texture et du parfum... s’associent pour former une émulsion au contact de l’eau. Le lait démaquillant n’attend que l’eau pour exister réellement.
Que dire au final de ces cosmétiques solides Superbon ? Super, peut-être… mais pas complètement. Bon, c’est déjà pas mal. Une composition à laquelle on n’a presque rien à redire (il manque à notre goût un séquestrant pour adoucir l’eau de la toilette), un aspect qui peut être amélioré (en cherchant à éviter de recréer le monde de l’espace à l’échelle du syndet utilisé dans la salle de bain), un argumentaire bien rodé qui permet aux petites sociétés de jeter des cailloux dans la cour des grands avant de devenir grands et de recevoir des cailloux des petits qui ont envie de devenir grands... qui eux-mêmes...
Que reste-il à souhaiter à cette équipe culottée qui est venue se jeter spontanément dans la gueule du loup ? Un avenir aussi radieux que les mentors des deux créateurs de cette marque, un avenir à la Eugène (Schueller) ou à la Helena (Rubinstein)...
Bibliographie
1 https://superbon.co/pages/a-propos
2 https://www.linkedin.com/in/volkier-bentinck-6182b211/
3 https://www.linkedin.com/in/florianpohl/
5 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/shampooings-solides-corine-de-farme-on-redecouvre-la-notion-de-syndet-1536/
Composition
Superbon - Shampooing 2 en 1 cheveux normaux : Sodium cocoyl isethionate, helianthus annuus seed oil, distearoyl/ethyl dimonium chloride, cetearyl alcohol, decyl glucoside, aqua, simmondsia chinensis seed oil, kaolin, parfum.
Superbon lait démaquillant solide : Polyglyceryl -2 stearate, helianthus annuus seed oil, glyceryl stearate, cetearyl alcohol, stearyl alcohol, zea mays starch, butyrospermum parkii butter, ricinus communis seed oil, decyl glucoside, aqua, parfum.
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