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Comme la Mathilde de Brel, avec la rentrée, le pou est revenu !

> 20 septembre 2017

Comme la Mathilde de Brel, avec la rentrée, le pou est revenu !

Une fois n’est pas coutume, le Regard de ce jour ne concerne pas un cosmétique mais une pathologie extrêmement fréquente chez les enfants et les solutions adaptées qui prennent la forme de médicaments ou de dispositifs médicaux (DM). En ce mois de septembre, les affichettes apposées sur les murs des écoles « Les poux sont de retour » ne vont pas manquer de fleurir et d’affoler un certain nombre de parents.

Considérée comme la deuxième infection touchant le plus les enfants après les infections ORL, la pédiculose est une pathologie qui sévit dans les collectivités : colonies de vacances, crèches et écoles primaires. Cette pathologie qui se transmet à grande vitesse suite à la promiscuité des têtes blondes (ou brunes) peut faire de véritables ravages dans une classe, si les parents manquent de vigilance, si les parents n’ont pas les moyens de mettre en place un traitement efficace, si les enfants persistent à partager bonnets, chouchous, écharpes et autres accessoires susceptibles d’héberger temporairement les parasites en question.

Du point de vue de son aspect, le pou de tête (Pediculus humanus capitis) est un insecte aptère (il ne vole donc pas !) qui mesure entre 2 et 2,5 mm. Il n’est donc nul besoin de sortir la loupe pour le distinguer sur le cuir chevelu. Encore faut-il inspecter la chevelure avec une grande attention. Cet insecte est, en effet, plein de malice ; tel un caméléon, il est capable de s’harmoniser avec le support capillaire sur lequel il vit. Il apparaîtra donc foncé sur une chevelure brune et plus clair sur une tête blonde. Avec ses six pattes, le pou est capable de réaliser l’escalade de longs cheveux. Cette activité n’est, toutefois, pas celle qui l’amuse le plus. Le pou est très vorace. Il est hématophage, c’est-à-dire qu’il se nourrit du sang de sa victime. De ce fait, le pou ne musardera pas au niveau des pointes ; il restera fixer près de son garde-manger, c’est-à-dire près du cuir chevelu qui sera piqué à intervalles de temps plus ou moins réguliers selon son appétit du moment. Selon les individus, le nombre de repas varie entre 2 et 4 par jour (Arezki Izri, Claude Guiguen, Les pédiculoses et le rôle du laboratoire, Revue Francophone des Laboratoires, 2013, 454, 2013, 33-39).

Les poux mâles et femelles sont des parents attentifs pour leurs œufs appelés lentes, pondus tous les jours au niveau de la tête hospitalière qui les héberge. C’est d’ailleurs cet aspect de leur personnalité qui dérange le plus. En 1940, un professeur d’entomologie médicale se livre à un calcul rapide capable d’en effrayer plus d’un. Les données sont les suivantes : sachant qu’un pou femelle vit en moyenne 34 jours et qu’il ne pond pas d’œufs les deux premiers jours de sa vie mais en pond en moyenne 9 par jour les jours suivants, sachant également que les œufs sont fragiles et présentent un taux de mortalité de 30 %, sachant enfin que les œufs vont se muer en larves dont le taux de mortalité est de 40 %, quelle sera la descendance de notre matriarche au bout de 3 mois ? Ce problème digne d’une épreuve du certificat d’études des temps héroïques est résolu avec quelques petits calculs par le Professeur Patrick Buxton. Un pou femelle peut engendrer 50 poux (en 53 jours), 100 poux (en 62 jours), 500 poux (en 81 jours), 1000 poux (en 89 jours) (P.A. Buxton, The louse: Present knowledge and future work, Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene, 33, 4, 1940, 365-379). On comprend qu’une absence de prise en charge de cette pathologie dès les premiers jours d’infestation puisse aboutir rapidement à un problème difficile à gérer…

Pour éradiquer efficacement le pou, la méthode de l’épouillage manuel chanté par Arthur Rimbaud dans son poème « Les chercheuses de poux » n’est pas la méthode de première intention. Certes, les « grandes sœurs charmantes » aux « doigts électriques et doux » mettent tout en œuvre pour délivrer leur cadet des parasites qui peuplent sa chevelure… Toutefois, il leur faudra des heures et des heures d’une fouille attentive pour permettre « Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux » (de tous les petits poux). Oublier un pou ou une lente dans une chevelure aboutit à l’échec du traitement. Cela ne veut pas dire que le peigne à poux n’a pas son utilité. Il s’agit d’un outil intéressant qui permet de traquer les parasites. Son emploi seul sera insuffisant.

Pour venir à bout des poux, on conseillera donc des solutions topiques. D’un point de vue galénique, on trouve sur le marché des shampooings et des lotions. Le rapport bénéfices/risques des produits anti-poux varie selon leur forme galénique : les sprays sont contre-indiqués en cas d'asthme et de bronchite asthmatiforme ; les shampooings et les poudres sont moins efficaces que les solutions, lotions ou crèmes.

Les autorités de santé précisent qu’un produit efficace doit être à la fois pédiculicide ET lenticide.

Du point de vue réglementaire, les anti-poux sont des médicaments ou des dispositifs médicaux. La chasse contre les poux ne rentre pas dans le champ d’action d’un cosmétique.

En ce qui concerne les produits à disposition, notre préférence va très nettement vers les produits à base de silicone. Les insecticides (type pyréthrines et pyréthrinoïdes), du fait de leur toxicologie, de leur contre-indication chez la femme enceinte, la femme qui allaite et le nourrisson et du risque de développement de résistance ne nous conviennent pas. Les dérivés de silicone qui agissent de manière physique (asphyxie du parasite) permettent d’éliminer lentes et poux de manière « douce ». Les dérivés de silicone sont remplacés par certaines sociétés par des huiles végétales (huile de coco) ou minérale (dérivé de pétrole).

Si l’actif employé est important du point de vue de son efficacité, les additifs incorporés devront également être détaillés. Le shampooing Marie Rose qui contient de la méthylisothiazolinone et de la méthylchloroisothiazolinone ne sera pas retenu du fait du caractère allergisant du conservateur choisi (https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/la-methylisothiazolinone-mit-un-conservateur-dont-on-est-heureusement-en-train-de-se-debarrasser-155/). La lotion Apaisyl reste discrète sur les conservateurs utilisés. On n’en saura pas plus !

Pour ces différentes raisons, nous saluons la sobriété de la formule Pouxit XF que nous recommandons préférentiellement.

Les recettes-maison à base de vinaigre, d’huile d’olive, de mayonnaise ou de beurre fondu seront laissées dans les placards ou les réfrigérateurs de la cuisine au profit des formules commercialisées.

Attention, ce Regard peut engendrer des démangeaisons du cuir chevelu ; ce phénomène est tout à fait naturel et disparaît au bout de quelques minutes !

Pouxit XF : Dimeticone – 1,6,10-Dodecatrien-3-ol,3,7,11-trimethyl – PEG/PPG Dimeticone co-polymer – Silica Silylate.

Shampooing anti-poux et lentes Marie Rose : Aqua, Cocamide MEA, Tocophéryl Acetate, Sodium Laureth Sulfate, Cocamidopropyl Betaine, Coco Nucifera oil, Methylchloroisothiazolinone, Methylisothiazolinone, Citric acid (http://www.marie-rose.fr/096498/produits/poux/shampooing-anti-poux-et-lentes.html).

Lotion Apaisyl Expert : Paraffinum Liquidum (Mineral Oil), Isopropyl Myristate, PEG-4, Excipients.




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