> 25 mars 2022
En 1937, à 24 ans, Charles Trénet, tendres yeux bleus en bille de loto, cheveux blonds savamment ondulés, nous compte ses amours « Fleur bleue », en toute naïveté.1,2 Romantique à plaisir, le jeune poète brosse, en quelques couplets, l’histoire malheureuse d’un jeune homme qui a cru en l’amour et en est bien revenu.
Une jolie jeune fille, un « doux parfum », des yeux langoureux...
Un beau jeune homme, « du cosmétique dans les cheveux » (il fallait bien, en effet, trouver à rimer avec les mots « pneumatiques » et « poétiques ») et à peine un léger duvet au-dessus des lèvres...
Une rencontre sur l’air d’une chanson légère, des sorties dominicales champêtres... et puis, la fuite avec un « dragon à moustaches », plein de morgue.
La jolie « Fleur bleue » a disparu, sans laisser d’adresse. Tant pis, nous dit le poète, une de perdue, dix de retrouvées (J'en ai là tout une liste/ C'est bien mieux/ Amourettes passagères).
Le « cosmétique » pour cheveux de Charles Trenet peut-être, selon ses goûts, ses envies, une bandoline, c’est-à-dire une gelée aqueuse, à base de gomme adragante3 ou de coings,4 destinés à fixer les cheveux, sans les graisser ou bien une brillantine, solution huileuse renfermant de l’huile de ricin ou des dérivés de pétrole destinés à faire briller le capillaire de mille feux, tout en le maintenant en place.5-8 Avec ces cosmétiques-là, il est plus facile de faire tenir en place une chevelure capricieuse qu’une jeune fille en quête de grands frissons !
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour cette illustration du « Fou chantant » !
1 https://www.lalanguefrancaise.com/expressions/fleur-bleue-definition-et-origine
2 http://www.charles-trenet.net/chansons/fleurbleue.html
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