> 04 juillet 2019

La marque Yonka est une marque d’institut « créée en 1954 par la famille Mühlethaler, passionnée de botanique ». Le site de la marque tourne autour du médicament, en réalisant des cercles concentriques de plus en plus serrés. Il est question « de vertus thérapeutiques assainissantes, cicatrisantes, psychotropes », de « remèdes « phyto », des « vertus thérapeutiques » d’une association d’huiles essentielles appelée « Quintessence ».¹ Combien vous dois-je, Docteur Edward Bach ? a-t-on envie de dire, lorsque l’on quitte le site de la marque.

La confusion entre cosmétique et médicament ne doit pourtant pas être faite. Chaque chose à sa place et la maison sera bien rangée.

Dans le domaine de la protection solaire – ces cosmétiques qui protègent de la survenue du coup de soleil et des cancers cutanés photo-induits mais n’ont pas le droit de le dire – on baigne aussi en plein dans la confusion des genres.

Si l’on teste le produit de protection solaire Yonka SPF 50, une crème solaire « aux 3 thés », on se rend compte que ce produit est en droit d’afficher un SPF 50 dans la mesure où le SPF déterminé in vitro par nos soins est de 55. Le Facteur de protection UVA est, quant à lui, de 24. On constate une perte d’efficacité dans le domaine UVB de 20 %, après deux heures d’irradiation dans un simulateur solaire. En matière de résistance à l’eau, on peut affirmer que cette crème n’a pas vraiment le pied marin, puisqu’elle perd 50 % de son efficacité, après 2 bains successifs de 20 minutes chacun.

Lorsque l’on détaille la liste des ingrédients on remarque la présence de benzophénone-3, ce qui est très rare en Europe. Il existe fort peu de produits solaires (c’est seulement le deuxième du genre sur les 156 produits présentés sur ce site),² à l’heure actuelle, qui se hasardent encore à utiliser ce filtre UV à spectre large, reconnu comme étant allergisant et banni, pour des raisons environnementales, des plages hawaïennes. On remarque également la présence d’un dérivé de vitamine A, le palmitate de rétinyle, un ingrédient qui, une fois irradié dans le domaine ultra-violet, génère la production de radicaux libres. On remarque enfin la présence de bisabolol à activité anti-inflammatoire. L’ajout d’un édulcorant intense, dérivé de la réglisse, le glycyrrhizate de potassium, ne suffit pas à faire passer l’amertume provoqué par ces ingrédients indésirables.

Pour nous séduire, la crème Yonka SPF 50 devra édulcorer sa formule autrement qu’avec un extrait de réglisse. Un remaniement complet serait le bienvenu !

Un grand merci à Mme Eva Paparis pour les indices publiés ici.

Bibliographie

¹ https://www.yonka.fr/histoire-yonka

² https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/bye-bye-copabaia-634/

Composition

Produit solaire haute protection aux 3 thés : AQUA/WATER/EAU, C12-15 ALKYL BENZOATE, OCTOCRYLENE, GLYCERYL STEARATE, BENZOPHENONE-3 /OXYBENZONE, PPG-12/SMDI COPOLYMER, GLYCERIN, AVOBENZONE/BUTYL METHOXYDIBENZOYLMETHANE, ENSULIZOLE/PHENYLBENZIMIDAZOLE SULFONIC ACID, PEG-100 STEARATE, TROMETHAMINE, MAGNESIUM ALUMINUM SILICATE, PROPYLENE GLYCOL, PRUNUS ARMENIACA (APRICOT) KERNEL OIL, SORBITAN STEARATE, CAPRYLYL GLYCOL, BISABOLOL, DIMETHICONE, CHLORPHENESIN, XANTHAN GUM, SODIUM ACRYLATE/SODIUM ACRYLOYLDIMETHYL TAURATE COPOLYMER, TOCOPHERYL ACETATE, PANTHENOL, CAPRYLHYDROXAMIC ACID, CAMELLIA SINENSIS LEAF EXTRACT, ISOHEXADECANE, TETRASODIUM EDTA, RETINYL PALMITATE, DIPOTASSIUM GLYCYRRHIZATE, MALTODEXTRIN, POLYSORBATE 80, ASPALATHUS LINEARIS LEAF EXTRACT, HELIANTHUS ANNUUS (SUNFLOWER) SEED OIL, TOCOPHEROL.