Nos regards
Un écran qui n’est surtout pas total !

> 13 juin 2017

Un écran qui n’est surtout pas total ! La DGCCRF nous rappelle, sur son site, que « La Commission européenne a défini dans une recommandation de 2006 la règle d’étiquetage des crèmes solaires. Des allégations comme « écran total » ou « protection totale » ne devraient plus être utilisées. » https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Protection-solaire). L’emploi du conditionnel a de quoi étonner sur un site gouvernemental. Si jamais ces termes étaient encore employés… par le plus grand des hasards… que risquerait la société « en faute » ?

Rappelons que les produits de protection solaire (PPS) sont des produits formulés à partir de deux grandes catégories d’actifs, les filtres organiques (appelés filtres chimiques par tous ceux qui veulent créer un sentiment de peur autour de ces filtres UV) et les filtres inorganiques (anciennement appelés filtres minéraux ou écrans).

Selon la stratégie mise en place par le laboratoire qui met sur le marché le PPS, le formulateur pourra associer des filtres organiques et/ou inorganiques (c’est le cas pour les cosmétiques conventionnels) ou sera réduit à la portion congrue et ne pourra employer que des filtres inorganiques (c’est le cas pour les cosmétiques biologiques ou pour les PPS revendiquant une composition 100% minérale).

Les laboratoires Genesse créés en 1993 sont spécialisés dans le domaine de la protection solaire. Tous les produits (protecteurs ou après-soleil) émargent sous le nom de marque « Ecran ». Celui-ci n’est toutefois pas total !

L’étude de la liste des ingrédients permet de mettre en évidence des filtres UVB (ethylhexyl methoxycinnamate, octocrylene, ethylhexyl triazone), un filtre UVA (diethylamino hydroxybenzoyl hexyl benzoate) et un filtre à spectre large (titanium dioxide). Ici cohabitent filtres organiques et filtre inorganique. Le dioxyde de titane (filtre inorganique ou minéral) est utilisé sous formes de nanoparticules, condition indispensable à son efficacité.

Rappelons que pour afficher un SPF 50+, une valeur de 60 minimum doit avoir été obtenue lors des tests préalables à la commercialisation du produit.

Dans le cas présent, les indicateurs d’efficacité dans les domaines UVB et UVA obtenus pour la crème solaire visage (peaux sensibles) sont respectivement de 52 et de 19. SPF et FP-UVA obtenus au laboratoire de Pharmacie industrielle et de Cosmétologie, par méthode in vitro, s’avèrent donc insuffisants et le produit est très décevant au regard de la promesse faite sur son emballage.

On saluera tout de même le fait que le produit, dont le nom est si mal choisi, est formulé sans alcool et sans parfum (donc sans allergènes).

Crème solaire visage (peaux sensibles) Ecran SPF 50+ : aqua, ethylhexyl methoxycinnamate, octocrylene, diethylamino hydroxybenzoyl hexyl benzoate, dicaprylyl carbonate, butylene glycol, dibutyl adipate, titanium dioxide (nano), ethylhexyl triazone, silica, aluminium starch octenylsuccinate, butylene glycol dicaprylate/dicaprate, cocoglycerides, disodium lauriminodipropionate tocopheryl phosphates, panthenol, phenoxyethanol, glyceryl stearate, PEG-100 stearate, potassium cetyl phosphate, stearic acid, triacontanyl pvp, caprylyl glycol, tapioca starch, acrylates/c10-30 alkyl acrylate crosspolymer, helianthus annuus seed oil, tocopheryl acetate, ascorbyl palmitate, xanthan gum, triethanolamine, disodium EDTA, dimethicone, sodium polyacrylate, PEG/PPG-18/18 dimethicone, cyclopentasiloxane, trideceth-6, dehydroacetic acid, benzoic acid, BHT.

Merci à Mme Eva Paparis pour avoir testé ce produit au laboratoire.

Et merci à Eugénie qui, malheureusement, aujourd’hui, a été obligée de faire pleurer un soleil…

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