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Les cosmétiques aux minéraux de la Mer Morte, attention au chrome !

> 31 janvier 2017

Les cosmétiques aux minéraux de la Mer Morte, attention au chrome ! Les cosmétiques aux minéraux de la Mer Morte se présentent comme des produits naturels, parfaits pour la santé.

La marque Mersea (Merci pourquoi ?) hésite visiblement entre la commercialisation de cosmétiques et de médicaments. L’argumentaire « La mer Morte, un trésor de santé et de beauté […] » assortie des indications suivantes : « fatigue, rhumatismes, ostéoporose, peaux fragiles et abimées » ne sont pas en faveur d’un statut de cosmétique.

La marque Ahava, quant à elle, met en avant « Les minéraux de la Mer Morte qui constituent le complément suprême que nous offre la nature pour conserver une peau saine. » On nous indique que tous les produits Ahava sont formulés « pour les peaux sensibles ».

Seacret joue à "Secrets d’histoire", listant les personnages historiques qui ont puisé dans ce « spa d’eau salée » naturel, « le plus ancien » du monde, des bienfaits notoires.

Clineral, soins dermatologiques de la Mer Morte, joue au mathématicien en résolvant une équation : Clinical + minerals = Clineral.

En 2015, un travail très intéressant est publié dans une revue de toxicologie (http://ac.els-cdn.com/S0273230015301008/1-s2.0-S0273230015301008-main.pdf?_tid=f0f764a0-e797-11e6-85a1-00000aacb362&acdnat=1485855225_47b3c61d1c9ed4e69b712622ddbeedca). Il y est rappelé que l’eau de la Mer Morte est composée de divers éléments, entre autres de l’argile et des minéraux. Parmi ces minéraux, deux sont tout spécialement pointés du doigt : le nickel et le chrome. Ces deux ingrédients sont, en effet, interdits dans les cosmétiques (Annexe II du Règlement (CE) N°1223/2009). L’analyse de 400 échantillons a abouti à la conclusion que les teneurs en ces métaux ne mettent pas la vie du consommateur en danger lorsqu’il utilise des cosmétiques contenant ce type d’ingrédients. En revanche, les risques d’allergie sont bien présents. Les sédiments prélevés in situ contiennent en moyenne 0,0103% de chrome. Partant du fait qu’en maroquinerie on considère que « les articles en cuir qui entrent en contact avec la peau ne peuvent pas être mis sur le marché s’ils contiennent du chrome (VI) dans des concentrations égales ou supérieures à 3 mg/kg (0,0003 % en poids) de poids sec total du cuir (http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=OJ:JOL_2014_090_R_0001_01&from=FR.) du fait du risque de dermites de contact allergiques sévères, on en déduit que les matières premières issues de la Mer Morte ne sont absolument pas des ingrédients cosmétiques de choix.

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