> 16 février 2017

C’est en février 1957 que Franquin fait naître son héros Gaston Lagaffe dans Le journal de Spirou. Soixante ans plus tard, Gaston balade toujours sa silhouette dégingandée moulée dans un pull vert et un jean à larges revers, dans nos bibliothèques. Si tout le monde sait que Gaston est un inventeur de génie (aux trouvailles pas toujours parfaitement au point, certes), débordant d’imagination, on ignore le plus souvent qu’il est à l’origine d’inventions ou de concepts cosmétiques d’importance ! Il a également adapté des formules à succès. Quelques échecs sont, malheureusement, à déplorer.

En voici quelques exemples.

Gaston, tout comme Yves Rocher et Maurice Mésségué, est à l’origine de la mode des produits naturels. Dans les années 1960, il adapte la célèbre formule Pétrole Hahn en utilisant le guano comme ingrédient-phare. Il obtient ainsi un produit sain et naturel qui booste la croissance des cheveux. C’est par une publicité comparative (avant - après) réalisée de manière éminemment scientifique qu’il démontre la preuve de l’efficacité de sa lotion miracle (Gala de gaffes).

Gaston est l’un des premiers à avoir formulé « un savon-liquide-miracle qui adoucit la peau ». Le premier essai réalisé lors d’une visite de
M. De Mesmaeker se traduisit par un accident dont fit les frais ce dernier. La proportion respective entre les différents ingrédients nécessita par la suite un certain nombre d’ajustements (Des gaffes et des dégâts).

Gaston a fait les frais d’un solarium-maison mal réglé. L’histoire s’achève en pleine nuit chez un pharmacien qui va lui traiter, à sa façon, son super-coup de soleil (Le cas Lagaffe).

Gaston est le précurseur des déodorants à l’efficacité maximale. Prunelle en tant que cobaye mit un certain temps à s’en remettre. Gaston considère son « aérosol parfumé » comme son « chef-d’œuvre ». Du point de vue de ses notes olfactives, on peut le définir de la manière suivante : il possède « les senteurs acidulées du petit matin d’un printemps tout neuf ». Il faudra attendre quelques années pour que la formule soit au point ; en effet, lors du premier essai, le cosmétique dégageait de fortes fumées noires incompatibles avec une commercialisation immédiate (Le gang des gaffeurs).

Gaston est un visionnaire qui a posé les bases des objets connectés appliqués au domaine cosmétique. C’est lui l’inventeur du blaireau « à poils rotatifs ». « Dans le manche, deux petites piles » sont insérées. Placer la crème à raser sur les poils du blaireau, poser le blaireau sur la joue, enfoncer le bouton rouge et c’est parti... (Faites gaffe à Lagaffe) Quelques années plus tard, il suffira d’établir une connexion internet entre le blaireau et le smartphone pour pouvoir se raser au rythme voulu pendant une durée de temps chronométrée. Se souvenir, toutefois que la crème à raser est à base de savon et que le savon ça glisse !!! Si le premier essai n’est pas concluant, abandonnez et revenez au blaireau manuel... les objets connectés ne sont pas faits pour vous.

Gaston est, comme nous, farouchement opposé à la mode des cosmétiques au charbon. Il s’en sert pourtant tout au long de ses aventures pour de multiples usages. On le voit par exemple cuire des marrons au sein même de la rédaction du journal Spirou (Les archives de La Gaffe).

Gaston a cherché à promouvoir les règles d’hygiène élémentaire dans son milieu de travail. Fatigué d’entendre les enquêtes révélées que les Français sont sales, Gaston a réalisé, avec humour, une petite mise en scène pour encourager ses collègues de bureau à prendre une douche le matin. C’est une serviette autour des reins, pantoufles au pied et savonnette de couleur bleue à la main que Gaston arrive, un jour, à son bureau. Il chante à tue-tête : « Vive l’eau, vive l’eau, qui nous lave et nous rend propres. Vive l’eau, vive l’eau qui nous lave et nous rend beaux. » C’est grâce à un processus astucieux que l’eau lui parvient par l’écouteur du téléphone ! (Le repos du gaffeur)

Pour cela et pour tout le reste merci Monsieur Lagaffe. Nous vous souhaitons un très joyeux anniversaire !!!

Un grand merci à Eugénie et Antoine pour leur collaboration active à ce Regard, graphique pour l'une, en tant que lecteurs assidus pour tous les
deux !